Algérie

Conférence « des amis de la Libye » à Paris : une feuille de route pour le cnt



Conférence « des amis de la Libye » à Paris : une feuille de route pour le cnt

La conférence à huis clos des «amis de la Libye» qui s'est tenue jeudi après-midi à Paris en présence de 49 pays dont l'Algérie, représentée par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a tracé une feuille de route au Conseil national de transition. Celle-ci se propose de lancer, après la guerre qui a coûté la vie à  plus de 50.000 personnes, deux chantiers. Primo, la reconstruction du pays où «rien ne peut se faire sans la réconciliation et sans le pardon», après le dégel de  15 milliards de dollars dès l'adoption cette semaine  d'une résolution au Conseil de sécurité. Secundo, l'élection d'une Assemblée constituante dans 8 mois et des élections présidentielle et législatives en 2013.  «Nous nous sommes tous engagés à  débloquer l'argent de la Libye d'hier pour financer le développement de la Libye aujourd'hui», déclare Nicolas Sarkozy, le président français, en ouvrant les travaux, soit quarante-deux ans jour pour jour après l'arrivée au pouvoir de Kadhafi et six mois après le sommet de Paris qui a lancé l'intervention militaire internationale contre l'auteur du Livre vert. Comme ses collèges occidentaux qui ont pris part à  cette campagne militaire, Sarkozy qui a révélé qu'il est du «devoir de l'Europe de se préoccuper elle-même de l'équilibre et de la paix dans les zones qui lui sont proches», annonce le maintien de la pression militaire «tant que Kadhafi et ses partisans seront une menace». Pour qui ' Pas seulement pour les rebelles probablement mais aussi pour les juteux contrats qui seront répartis selon les efforts  déployés par chacun  pour chasser le guide. Même les Russes et les Chinois qui étaient opposés à  cette  guerre en Libye étaient présents à  Paris pour inviter les représentants du CNT à  visiter Moscou et Pékin.Dès jeudi, l'Union européenne a levé ses sanctions à  l'encontre de 28 «entités économiques» libyennes (des ports et des sociétés des secteurs énergétique et bancaire). Nonobstant la déclaration de Guma al-Gamaty, porte-parole du CNT, basé à  Londres, assurant qu'il n'y aurait «pas de favoritisme politique», la réalité semble toute autre.«Les pays alliés seraient favorisés», avait annoncé la semaine passée le chef du CNT, Mustapha Abdeljalil. A en croire Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américaine, les deux aides, financières et militaires, ont une contrepartie.«Les nouvelles autorités libyennes vont devoir continuer à  lutter contre l'extrémisme violent et travailler avec nous pour s'assurer que les stocks d'armes de Kadhafi ne deviennent pas une menace pour les voisins de la Libye et le monde», dit-elle lors de cette conférence.KADHAFI REFUSE DE PLIER Sur le terrain, les rebelles confortent leurs positions en attendant de s'attaquer à  Syrte, la dernière grande ville tenue par les fidèles de l'introuvable Kadhafi. Comme pour mieux préparer leur assaut, ils annoncent le report de leur ultimatum au 10 septembre. «Il n'y aura pas d'attaque sur Syrte pour le moment», assurent les responsables militaires du CNT qui ne désespèrent pas d'entrer pacifiquement dans la ville si les négociations qui se déroulent avec les leaders tribaux depuis dimanche dernier réussissent. Preuves de leur contrôle sur le terrain ou de divergences idéologiques manifestes, les rebelles demandent aux frères des provinces présents dans la capitale de «rentrer» chez eux.De son côté, dans un message diffusé par Arrai, une télévision syrienne, l'ex-homme fort de la Libye exclut  toute reddition. «La Libye ne se rendra pas et ne sera pas colonisée», dit-il jurant de se battre jusqu'au bout.  Même s'il est traqué par les rebelles depuis la chute de son quartier général à  Bab al-Aziziya à  Tripoli le 23 août, Kadhafi n'exclut pas sa mort-«si vous n'entendez pas ma voix, poursuivez la résistance»-appelle ses partisans «à se préparer à  la résistance à  une longue guerre qui nous a été imposée».«Préparez-vous à  une guerre de gangs et de guérilla, à  la guerre urbaine, et à  une résistance populaire dans chaque ville», dit-il.«S'ils veulent une longue bataille, qu'elle soit longue. Si la Libye brûle, qui pourra la gouverner ' Qu'elle brûle».Comme pour marquer, lui aussi, l'anniversaire du coup d'Etat de 1969, dans un second message diffusé le même jour, il défie les rebelles et l'Otan de «Â soumettre Bani Walid (sud), Syrte (est), devenue la capitale de la résistance ou Tarhouna, des villes qui  abritent des tribus armées que  personne n'a gouvernées sans leur consentement.L'ONU qui semble mesurer l'ampleur des prochains défis de la Libye veut avoir un droit de regard sur la transition.  Ban Ki-moon veut envoyer dès l'aval du Conseil de sécurité une mission sur place.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)