Algérie

Conférence de ZohrA Drif



Conférence de ZohrA Drif
C'est une formidable standing ovation qui a accueilli Zohra Drif, l'icène de la Bataille d'Alger, cette semaine, à la bibliothèque de la wilaya de Chlef.Elle ne manquera pas d'accuser réception de ce message en déclarant, la voix brisée par l'émotion : «je suis dans ma famille, Hassiba Ben Bouali aurait été heureuse de tels moments de communion si elle nous voyait de là -haut. C'est pour cela qu'elle s'est battue, qu'elle a choisi de se sacrifier. Son rêve est accompli.» Elle poursuivra : «50 ans, ce n'est rien dans la vie d'un pays, ce n'est que 2 ou 3 ans de celle d'un homme.» Elle rappellera ce qu'était son enfance dans son village dominé par l'opulence des colons, dont les récoltes arrivaient aux portes de la cité narguant l'extrême pauvreté des indigènes obligés de fouiller la terre à la recherche de nourriture. Elle martèlera : «notre pays a vécu la plus rude des révolutions. Aucun autre pays n'a vécu pareille souffrance. En 1962, notre terre arrosée du sang des martyrs retrouvait un peuple libre, une indépendance chèrement payée.» Point intéressant de cette rencontre, la conférencière a expliqué la stratégie de rupture de l'avocat Jacques Vergès qui a permis de sauver beaucoup de militants du FLN. Pour ce ténor du barreau qui a épousé la cause algérienne. cela signifie en fait que le combat a été porté dans les prétoires. Les accusés se réclamaient de leur combat et niaient au tribunal colonial de les juger, car le considérant comme une juridiction étrangère d'un pays qui n'était pas le leur.Les justiciables devaient rejeter la compétence d'un tel tribunal. Jacques Mansour Vergès «grâce à sa stratégie de rupture, a sauvé beaucoup de militants de la guillotine, des dizaines. Il allait dès lors s'engager corps et âme dans le combat que nous menions et démasquer, sans cesse courageusement, la nature hideuse de la colonisation française et allait dévoiler, sans relâche, avec maestria et détermination, les crimes commis par la France. Malgré les menaces et les attentats dirigés contre lui, il ne baissera jamais les bras. Il démontra avec habilité que le tribunal d'Alger était arbitraire et incompétent, car étant celui d'une puissance d'occupation. Il mobilisa, contre le déni de droit, l'opinion internationale». Mme Bitat Zohra insistera sur un autre point, celui de la Bataille d'Alger qu'elle considère comme une imposture.«Une bataille suppose un affrontement entre armées bien structurées. Contre la quatrième puissance mondiale épaulée par l'Otan, pour tout ce que ça représente comme logistique et armement. Nous n'avions que notre détermination, notre courage, des fusils et des bombes artisanales, mais une volonté indestructible d'en découdre avec un ennemi dont nous sentions la défaite inéluctable. Nous n'avions pas la prétention de nous mesurer à une armée séculaire héritière de celle napoléonienne, mais d'emmener l'ennemi à négocier selon nos conditions pour mettre fin à 7 années de souffrances d'un peuple exsangue.» Elle va décrire Hassiba Ben Bouali comme une jeune fille de 17 ans, mûre, au caractère trempé, intelligente et à la personnalité puissante.Malika El Korso lira une lettre émouvante de Hassiba, la dernière avant sa mort.




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