Associer tourisme et patrimoine. Ce faisant, l'un entretenant réciproquement l'autre. C'est la conclusion qu'on retient principalement du schéma d'une relance du secteur tel que préconisé par Rachid Oulebsir.L'analyse que l'écrivain et chercheur dans le patrimoine matériel et immatériel de Kabylie a livrée au cours de la conférence qu'il a animée à la Maison de la Culture de Béjaïa à l'occasion de la célébration de la journée mondiale du tourisme, interroge d'emblée les pouvoirs publics. La politique mise en 'uvre présentement dans le secteur est-elle en «diapason avec une vision moderne telle qu'appliquée à travers le monde'». Le constat qu'il dresse est bien autre. On reproduit continuellement selon lui, le seul tourisme saisonnier et balnéaire vécu ailleurs depuis l'apparition des congés payés en 1936 jusqu'au début des années 70. On ne s'en départ pas puisque «celui-ci reste accroché aux bilans prévisionnels sur le nombre de lits, d'hôtels, de plages et les quelques circuits à travers sites».
Alors qu'il y a mieux à faire en alliant le tourisme classique et une projection basée sur une corrélation avec l'identité et les atouts culturels. C'est une conception qui, profitablement, en dégageant aussi des financements, va servir à faire survivre des données sociologiques locales, agriculture de montagne, des métiers risquant la disparition, architecture ancestrale, gastronomie, patrimoine lyrique, célébrations cultuelles'. Autrement dit, Rachid Oulebsir ne recommande pas moins qu'un tourisme créatif. Une formule active où est proposé au client des circuits participatifs. Or, reproche-t-il, le tourisme, dans le pays, n'est jamais un acte au présent. Restant toujours une projection. Et d'étayer cette assertion par le schéma directeur 2025 du SDAT.
Mais, d'abord sont exprimées les urgences qui sous-basent une relance. Ce sont principalement une formation des personnels de niveau universitaire intégrant des aspects culturels, sortir de la clochardisation de la branche (tourisme des bars, de débauche et un encadrement peu professionnel), sortir du complexe du colonisé pour pouvoir fièrement proposer des circuits où le touriste participe avec les populations locales à créer un produit typique à la région (poterie, gastronomie, tissage, forge, vannerie, médecine traditionnelle, routes de l'eau'). A cela, il faut ajouter de remédier au rapport attractif que sapent l'état des routes, les interminables bouchons dans la région, le manque de liaisons entre villages, la qualité et l'insuffisance des structures d'accueil, les plaies environnementales, l'incivisme, les aléas du port et de l'aéroport (temps pour sortir, alors que la norme est de 30 minutes).
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Posté Le : 02/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachid Oussada
Source : www.elwatan.com