Algérie

Conférence de presse, hier, de Rabah Kébir



«Le FIS c’est du passé» L’ex-patron de la délégation extérieure du FIS, Rabah Kébir, rentré au pays depuis un mois, continue de se donner une visibilité sur la scène politique...   Et à chaque occasion, il ne manque pas de bien marquer sa différence par rapport aux radicaux de l’ex-FIS, avec qui, a-t-il dit, «il n’y a plus qu’un lien affectif». A travers les propos qu’il a tenus, hier, à l’occasion d’une conférence de presse, il a clairement affiché sa rupture avec le projet d’une République théocratique, qu’il avait pourtant défendu au moment fort du parti dissous. C’est dire que son exil de plus de dix ans au pays des Teutons a radicalement changé sa vision du politique. Au point de défendre, aujourd’hui, la démocratie et la République. Et pour lui, la solution à la crise algérienne réside «dans l’application de la véritable démocratie et non la démocratie de façade». Une lecture au second degré de son propos laisse deviner que l’ex-Djazaâriste veut revenir sur l’échiquier politique et «contribuer modestement à la construction de la démocratie dans notre pays». Mais pas par le biais du retour du FIS ou d’un quelconque avatar de cette formation qui relève pour lui désormais de l’histoire. «Nous ne demandons pas le retour du FIS. Même si le pouvoir le demande, nous refuserons», a-t-il déclaré, hier, lors de cette conférence de presse organisée sous l’égide de l’Union nationale du mouvement associatif de la société civile, en présence de Madani Mezrag, qui ne le quitte jamais depuis qu’il est rentré à Alger. Ce qui n’est pas le cas de Ali Benhadj, absent. Un signe qui ne trompe pas quant à leurs divergences. Insistant sur le fait que le FIS fait partie du passé dont l’analyse revient aux historiens. Maintenant, une nouvelle étape est amorcée avec la réconciliation nationale qui est une démarche «saine» et un processus qu’il entend, avec son groupe, poursuivre. L’aboutissement devrait être l’instauration d’une démocratie selon les standards internationaux, respectant la liberté, l’alternance au pouvoir et garantissant les droits des citoyens. Cela doit passer, selon lui, par une réforme politique en profondeur qui permette la mise en place de garde-fous pour protéger le choix du peuple, qui doit, selon lui, se prononcer en toute souveraineté. Si le système politique allemand lui a permis de vivre dix ans sur ses lands en toute quiétude, Kébir estime que le modèle turc est celui qui conviendrait le mieux à notre société. Un état laïc avec un gouvernement islamiste, modéré, a-t-il précisé, et qui accepte les règles du jeu démocratique. Et c’est à partir de cela que tous les autres secteurs connaîtront un développement. Mais dans l’immédiat, Rabah Kébir écarte toute possibilité de créer une formation politique sur les ruines de l’ex-FIS. De même qu’il n’envisage rien à court terme, dans le cadre des futures échéances électorales qui pointent à l’horizon. «La question des échéances est posée, mais elle n’est pas encore tranchée», dit-il ajoutant qu’elle a été abordée lors de la rencontre de Aïn Defla, vendredi dernier. Ainsi donc Kébir veut-il enterrer le FIS. Mais les autres, à l’image de Benhadj, l’entendront-ils avec une oreille bienveillante? Rien n’est moins sûr. H. Senouci


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