Conférence de presse du président du Congrès mondial amazigh

«Nous souhaitons tenir notre 5ème congrès en Algérie»  Les animateurs du Congrès mondial amazigh (CMA) comptent tenir leur 5ème congrès annuel au mois de juillet prochain en Algérie si les autorités politiques consentent à leur délivrer l’autorisation administrative, selon les dires du président du CMA, Belkacem Lounes qui animait, hier, une conférence de presse. Il compte, en effet, beaucoup sur la compréhension des dirigeants algériens pour tenir son 5ème congrès annuel. «Pour l’instant, dira-t-il, nous avons déposé le 20 janvier et le 10 février derniers deux demandes simultanées auprès des wilaya de Tizi-Ouzou et de Bejaia et nous attendons la réponse dans les semaines à venir». L’animateur de cette conférence, qui était accompagné à l’occasion de Mlle Kamira Nait Sid et Boualem Aguini, a tenu à rappeler que sa présence en Algérie est pour confirmer, suite à la dernière réunion du conseil fédéral tenu à Meknès le 23 février dernier, la volonté de cette organisation d’organiser le 5ème congrès en Algérie. D’ailleurs, le conférencier n’envisage pas de transférer le congrès dans un autre pays, et exclut toute éventualité. «Il est inconcevable que l’Algérie refuse notre demande, dira-t-il, du moment que les autorités marocaines nous ont facilité la tâche lors de la tenue du 4ème congrès organisé à Nador en 2005». «Cela équivaudrait à dire que le Maroc est plus démocratique que notre pays», dira le président du CMA qui ajoute qu’il «est logique et légitime que le 5ème congrès se tienne en Algérie». Le prochain congrès du CMA devrait réunir entre 500 et 700 congressistes amazighes et leurs amis qui viendront d’une vingtaine de pays de Tamazgha, d’Europe et d’Amérique. Il y aura également la présence d’ONG internationales, des associations nationales issues des Aurès de Tlemcen, d’Oran, de Kabylie, de Cherchell, des Touaregs et du M’zab ainsi que des membres de la diaspora amazighe. «Les Aârchs ne seront pas invités à ce congrès», a tenu à indiquer le président du CMA qui justifie ce refus par le fait que «ce mouvement ne possède pas d’existence juridique légale». Selon Belkacem Lounes, le comité préparatoire du prochain congrès est déjà constitué et les comités d’organisation sont en place. «Nous attendons seulement les autorisations administratives des autorités pour commencer à envoyer les invitions aux congressistes et à nos amis étrangers. Nous sommes persuadés que cette rencontre internationale amazighe en Kabylie sera historique et constituera un bénéfice inestimable aux populations locales et à l’ensemble de l’Algérie», tient-il à souligner en préambule. Le CMA, qui est une ONG amazighe internationale, est représentée par 39 membres qui composent son Conseil fédéral (CF) répartis dans tous les pays de Tamzagha (Afrique du Nord) et de la diaspora. Sur un autre registre, cette organisation produit dans le cadre des missions, des rapports alternatifs à ceux des Etats en parfaite application des chartes, conventions et autres pactes internationaux adoptés par l’Algérie. Ainsi, parmi les réalisations les plus récentes, le CMA a fourni un rapport au comité de l’ONU pour les droits civils et politiques et un autre de 20 pages dans le cadre de l’examen périodique universel (EPU) qui sera examiné le 15 avril prochain à Genève au même moment où l’Algérie présentera son rapport annuel. L’Algérie a été choisi par hasard et fera partie du premier lot qui sera examiné par la commission des droits de l’Homme. Enfin, le CMA qui milite contre l’impunité de certains crimes et délits commis par des Etats membres est décidé à prendre à bras le corps la question relative aux libertés de conscience et religieuse pourtant reconnues par la constitution et à se saisir de ce dossier «éminemment sensible».  Saïd Farhi