Algérie

Conférence de presse du Premier ministre: Le coût du SNMG, Djezzy et les syndicats autonomes



Lors d'un point de presse organisé à l'issu de la 13e Tripartite, le Premier ministre a détaillé certaines des mesures prises lors de cette rencontre. A une question relative aux allocations chômage, qui seront encore à la charge du Trésor public, Ahmed Ouyahia a expliqué que le gouvernement «ne veut pas être en contradiction avec lui-même». «Nous voulons à la fois aider les PME à redémarrer pour certaines et à se renforcer pour d'autres. Ce n'est donc pas le moment d'alourdir les charges des entreprises», a-t-il ajouté, précisant qu'un calendrier sera mis en place au courant de l'année 2010 pour voir comment rectifier cette situation. «Mais, je peux vous le dire, on n'est pas pressé de basculer cette situation en 2010 ou même en 2011», déclare Ouyahia. Cependant, a-t-il expliqué, le groupe de travail qui sera mis en place sur cette question, devra non seulement «établir un calendrier», mais également «la conduite à tenir vis-à-vis des gros bénéficiaires et surtout de ceux (entreprises, ndlr) qui transfèrent».

 Sur la question du crédit documentaire, s'il n'a pas été remis en cause au cours de cette Tripartite, «il est tout à fait clair, affirme Ouyahia, que pour l'entreprise qui produit pour l'importation de ses intrants, nous sommes tout à fait disposés à regarder comment faciliter les circuits». Pour le Premier ministre, c'est la nouveauté de la mesure qui a créé cette «frilosité». Il cite à titre d'exemple le transfert du déchargement de quelques marchandises du port d'Alger vers d'autres ports du pays. «Au début, on disait que la planète allait cesser de tourner. Mais, maintenant, les choses ont repris leur cour normal». «Je peux vous dire qu'au mois d'août, il y avait 500 crédits documentaires, toutes banques confondues. Un mois plus tard, c'est 8 fois plus», constate le chef de l'exécutif.

 A propos des conséquences financières de la hausse du SNMG, Ahmed Ouyahia avance le montant de 1.314 milliards de dinars (MDA) avant la réévaluation du salaire minimum. Un SNMG à 15.000 DA c'est environ 90 MDA de plus par an, sans compter la revalorisation des pensions de retraite qui en découle. A titre indicatif, il explique que les recettes de la fiscalité ordinaire permettent de couvrir 812 MDA par an, soit environ 60 % des salaires payés par l'Etat, sans compter les indemnités dont le montant tourne autour de 140 MDA par an.

 A notre question sur le refus d'invitation des syndicats autonomes à la Tripartite, le Premier ministre refuse de parler d'ostracisme. Il estime que ces syndicats «ont toujours eu des contacts avec les responsables de leurs secteurs». Mais étant donné qu'ils «n'existent que dans la fonction publique», ils n'ont pas leur place dans ce genre de rencontres tripartites où sont présents les représentants du patronat. «Nous avons discuté du SNMG et des conventions de branches, c'est-à-dire de domaines où ces syndicats ne sont pas présents. Et que même lorsqu'il s'agit de la fonction publique, on en discute en bipartite», ajoute-t-il pour expliquer l'exclusion des syndicats autonomes de la sphère des négociations et du dialogue avec l'exécutif.

 Interrogé sur l'affaire du redressement fiscal adressée par l'administration centrale des impôts à l'opérateur de téléphonie mobile, Orascom Telecom Algérie (OTA), que Ahmed Ouyahia s'est abstenu de citer nommément, le Premier ministre affirme que cette notification date depuis «12 mois» et avoue ne pas comprendre l'amalgame introduit par l'opérateur à l'occasion de la crise du match de football entre l'Egypte et l'Algérie. «Nous n'avons pas voulu en parler, car il n'est pas dans la tradition de l'administration fiscale de faire dans la publicité. Nous ne voulions pas gêner l'entreprise dans ses opérations internationales. Mais nous en avons parlé lorsque cette administration a été presque accusée de piraterie», ajoute-t-il. Ouyahia précise aussi que l'interdiction faite à OTA de transférer ses dividendes avant de s'acquitter de ses devoirs fiscaux, est conforme à une loi qui a été adoptée en décembre 2008. Cette loi est «valable pour tout le monde» et le montant dû au fisc «sera payé», a-t-il conclu.




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