Algérie

Conférence de presse du chef du gouvernement



«La rentrée sociale ne sera pas chaude» Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, n’a évité, hier, aucun sujet d’actualité nationale lors de la conférence de presse qu’il a animée à Djenane El-Mithak, à Alger. Commençant par donner des ex-plications concernant la santé du chef de l’Etat, Belkhadem notera: «Si le président apparaît à la télévision nationale, on dira de lui qu’il accapare ce média, s’il n’apparaît pas, on dira qu’il est malade», avant d’ajouter: «Vous allez, aujourd’hui, voir le président de la République, qui n’est pas en congé, n’est pas en vacances, n’est pas en convalescence. Le président de la République est chez lui; il travaille et il suit les affaires du pays.» Revenant sur le sujet compte tenu de l’insistance de certains journalistes, le chef du gouvernement dira: «Soyez tranquilles de ce coté-là, le président va bien!». A propos d’un éventuel remaniement du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem a expliqué que «ce n’est pas à l’ordre du jour». Interrogé sur la possibilité de démission de ministres, en raison de la flambée de certains produits de large consommation (pomme de terre, lait, sucre, blé) l’intervenant a répondu par une interrogation: «Démissionner, pourquoi ?», avant de noter que «s’il y a augmentation du prix de la pomme de terre, ce n’est pas la faute au ministre de l’Agriculture, et s’il y a augmentation du prix du lait, ce n’est pas la faute au ministre du Commerce !» Sur le projet de révision de la Constitution, M. Belkhadem sera catégorique: «Ce n’est pas le chef du gouvernement qui prend ce genre de décision, c’est une prérogative du président de la République de procéder à une révision de la Constitution». Abordant par la suite la situation sécuritaire, le chef du gouvernement a donné des chiffres, tentant ainsi de se faire convaincant: «Récemment, il y a eu mise hors d’état de nuire de 34 terroristes, 15 ayant été tués et 19 arrêtés. Tout comme il y a eu la restitution de 15 armes, la destruction de 22 casemates et le désamorçage de 36 bombes». Parlant des bénéficiaires de la réconciliation nationale, il donnera également des chiffres: «Il y a eu la réception de 14.500 personnes pour bénéficier des indemnités, l’étude de 5.238 dossiers et l’acceptation de 4.622 d’entre eux». Idem pour l’aide de l’Etat aux familles défavorisées des terroristes: «Il a été reçu 10.911 dossiers, 6.568 ont été acceptés alors que 4.089 ont été tout simplement rejetés». Par ailleurs, il tient à démentir tout autre «mesure en rapport avec la réconciliation nationale telle que revendiquée par certaines parties. La coordination et la coopération internationale en matière de lutte antiterroriste ont également occupé une bonne partie de la conférence de presse. «L’Algérie coordonne ses efforts avec l’ensemble des pays concernés par ce fléau». Il exclura cependant «tout déploiement des stratégies étrangères en Algérie», de même qu’il exclura «toute base ou présence militaire étrangère en Algérie». A une question sur les Algériens partis combattre en Irak, le chef du gouvernement dira que «l’Etat algérien a pour mission de défendre ses citoyens, mais ces Algériens partis en Irak ne se sont pas rapprochés des autorités officielles du pays, comment voulez-vous alors qu’on sache ce qu’il est advenu d’eux ?». A propos des prochaines élections locales, le patron du gouvernement démentira les informations relatives au report de ce rendez-vous électoral. Interpellé sur la démarche du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, ayant adressé des questionnaires aux quatre millions d’abstentionnistes, l’intervenant s’est dit étonné des réactions qu’a suscitées une telle initiative. «Il ne s’agit que d’une statistique pour avoir des informations de manière publique et pas du tout d’une atteinte à la vie privée des gens», précisera-t-il. Interrogé ensuite sur les maladies apparues dernièrement à Djefla et Sidi Bel-Abbès, le chef du gouvernement a noté qu’»à Sidi Bel-Abbès, l’affection n’a pas encore été diagnostiquée, et à Djelfa nous assistons à des maladies qui existent même dans les pays développés». S’exprimant enfin sur la rentrée sociale, M. Belkhadem a indiqué qu’»elle ne sera pas chaude, c’est juste une rumeur». Il annoncera dans ce cadre une bipartite pour la première semaine de septembre, qui abordera la grille des salaires des travailleurs de la Fonction publique». Samira Illoul


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