«Les Algériens pompent plus d'eau que les Tunisiens et les Libyens», a affirmé le ministre des Ressources en eau au sujet de l'exploitation de la nappe albienne.
Sellal indiquera que sa visite dans la wilaya d'Illizi n'a rien à voir avec l'exploitation de la nappe en question. «Beaucoup d'efforts ont été déployés dans cette région pour l'exploitation des eaux souterraines de l'Albien qui sont à 400 ou 500 m, la région a une dotation journalière de 250 l/s en H 24», commence-t-il par dire. «Mais ces eaux ne sont pas toujours de bonne qualité», a-t-il souligné. Ce qui n'est pas évident pour Djanet puisque, explique-t-il, « l'eau est de bonne qualité mais il faut en assurer la distribution en H 24.» In Amenas, pour sa part, a besoin, selon lui, d'une station de déminéralisation pour rendre son eau moins saumâtre. «Ouargla a sa station de déminéralisation, tout comme Touggourt».
Il fait savoir que Tindouf aura, elle, sa station «dans les prochains mois». Il revient sur In Amenas pour expliquer que le choix n'est pas encore tranché entre la station ou le transfert de l'eau d'une région située à 60 km. L'appel d'offres pour la réalisation d'une station de déferrisation de l'eau à Illizi sera lancé, selon lui, en février prochain. «Une station demande de l'énergie et de la maintenance. Nous avons une unité à Skikda qui ne travaille pas, nous allons peut-être la ramener», dit-il.
Pour ce qui est des deux nappes, l'intercalaire et le terminal, qu'exploitent ensemble l'Algérie, la Tunisie et la Libye, le ministre expliquera que «le plus gros, plus de 800.000 km³, se trouve en Algérie entre Ghardaïa, Adrar, Oued Namous pour descendre jusqu'à In Salah». Il estime que l'utilisation de ces eaux se fait «en bonne entente entre les trois pays au sein d'un système aquifère régional du Sahara septentrional (SARSS)». Il notera que l'Algérie a un représentant au sein de ce système dont le siège est à Tunis. «C'est un modèle d'une utilisation rationnelle et mathématique de la ressource avec des normes de surveillance de la nappe», dit le ministre. «Son exploitation se fait sans aucune conséquence ni incidence sur quoi que ce soit, l'Algérie pompe plus d'eau que la Tunisie ou la Libye», affirme-t-il.
Interrogé sur l'état du transfert de l'eau d'In Salah vers Tamanrasset, le ministre rappellera que la capitale du Hoggar est alimentée à partir de ce transfert à hauteur de 70%. «Nous avons tenu en premier à tester le réseau de l'AEP avant de faire ce transfert. Nous avons réparé plus de 3.000 fuites,» a-t-il fait savoir. L'étude de réhabilitation et de modernisation du réseau a été finalisée, selon lui, et a été confiée à Cosider/Canalisations. Sellal annonce qu'il fera passer le marché de rénovation du réseau de distribution de Tamanrasset d'une longueur de 380 km «après demain, pour une enveloppe de 4,5 milliards DA». Il restera aussi les branchements des localités avoisinantes à réaliser. La construction d'une station de déminéralisation à In Salah, comme prévu par les études, est, dit le ministre, «une sécurité qu'on se donne pour les années à venir parce que la région a certes beaucoup d'eau mais la pomper en grandes quantités, on risque d'avoir une salinité plus élevée». Il souligne qu' «une station est presque une petite raffinerie, ce n'était pas une urgence pour nous, il fallait d'abord avoir un réseau qui réponde aux besoins des populations». Le ministère procédera prochainement au lancement d'un appel d'offres international. Il revient sur la question du prix de l'eau au sud et réaffirme sa décision de le revoir à la baisse. «Le prix de l'eau diffère selon plusieurs zones, les gens la paient plus cher au nord, mais nous avons décidé de baisser son prix au sud selon un système que nous devons trouver, nous estimons que la décision est logique», indique-t-il.
Le ministre rappellera, par ailleurs, les problèmes d'inondations qui affectent Djanet «tous les 4 ou 5 ans» et notera qu'une digue de protection est prévue pour les régler. Pour l'AEP, il fait part de la construction de 6 forages, dont un qui n'est pas encore achevé, en plus d'une station d'épuration dont la réalisation sera confiée par la wilaya à l'ONA (Office national de l'assainissement). Un avis d'appel d'offres sera lancé le mois prochain à cet effet.
Les habitants de la région demandent la construction d'un barrage à In Aborbor mais Sellal estime que «ce n'est ni logique ni acceptable parce que nous perdons chaque année 60 millions de m³ d'eau par évapo-transpiration».
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Posté Le : 11/01/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : G. O.
Source : Le Quotidien d'Oran du mercredi 11 janvier 2012