Algérie

Conférence de presse de deux hauts responsables de l'Union européenne



Conférence de presse de deux hauts responsables de l'Union européenne
L'Europe s'intéresse à une coopération étroite avec l'Algérie sur la lutte antiterroriste et la normalisation de la situation au Sahel, particulièrement au Mali. Deux représentants de l'UE ont rencontré, à ce propos à Alger, des responsables des services de renseignements et du ministère des Affaires étrangères."Je viens souvent en Algérie. Cette fois ci, j'ai tenu à m'entretenir avec les nouveaux responsables du ministère des Affaires étrangères et des services de renseignements pour identifier les projets en commun", a annoncé Gilles Kerchove, coordinateur de l'Union européenne pour la lutte antiterroriste, dès l'entame de la conférence de presse animée, jeudi, au siège de la délégation européenne. Sans évidemment détailler la teneur des discussions ni parler en profondeur de la nature de la coopération, il a soutenu qu'il voulait "aller plus loin dans l'exploration de ce qu'on peut faire bilatéralement et au niveau de la région". Il a néanmoins exprimé, au détour de ses réponses aux journalistes, une grande préoccupation de l'Union européenne, celle des jeunes combattants qui partent en Syrie rejoindre l'opposition et qui finissent dans les rangs des extrémistes. "Ces jeunes, qui représentent entre 30 et 40 nationalités différentes, reviennent dans leurs pays bien formés (au plan militaire s'entend, ndlr) et constituent une menace pour les Etats à cause de leur implication dans le terrorisme", a poursuivi Gilles Kerchove, en insistant sur un nouvel axe de lutte contre le terrorisme : la prévention. De son point de vue, il faut miser davantage dans ce segment pour éviter des contextes de grandes violences. "Nous sommes attentifs à approfondir petit à petit l'approche préventive" a corroboré Michel Reveyrand de Menthon, représentant spécial de l'Union européenne pour le Sahel. Cette démarche sous-entend, a-t-il expliqué, l'identification des zones fragiles, la lutte contre les exclusions et les discriminations...Interpellé sur le sens qu'on donne au terrorisme international, Gilles Kerchove a reconnu qu'en dépit des nombreuses résolutions des Nations unis, il n'existe pas encore de consensus clair autour de la définition de ce concept, ni sur le champ d'action, soit ce qui relève du droit international et ce qui est strictement du domaine des polices et justices territoriales. "Il y a une stratégie mondiale sur la lutte antiterroriste, dans le cadre des Nations unies. Nous cherchons à mettre en ?uvre cette stratégie", a-t-il commenté. Il a transgressé sur une potentielle interconnexion entre les réseaux terroristes et les cartels de la drogue, dans la région du Sahel. "Aqmi n'est pas impliqué directement, à mon sens dans le trafic de drogue, contrairement à d'autres groupes comme le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest). Cela ne veut pas dire que les groupes terroristes ne profitent pas de l'argent de la drogue. Leur financement provient néanmoins des rançons et ils ont aussi le support des tribus", a-t-il analysé. Michel Reveyrand de Menthon, spécialiste de la question a été plus prolixe sur la complexité des troubles sécuritaires et politiques dans la région, notamment, le Mali. "Soutenir le processus politique au Mali est une urgence. Nos points de vue ont convergé avec les autorités algériennes. Pour nous, l'Algérie est un partenaire stratégique pour mettre en place une coopération à l'échelle du Sahel", a-t-il rapporté. Interrogé sur les conséquences de l'intervention militaire française au Mali, baptisée Serval, il a affirmé que "ce n'était qu'une opération ponctuelle, qui ne pouvait régler tout les problèmes du Mali qui existaient depuis longtemps. La France, qui a agi sur demande du Président malien, n'avait pas envie d'aller au-delà de l'urgence". Il a ajouté qu'"en 2013, le Mali a amorcé le processus de transition. Il entre dans une période de construction en profondeur". Un autre pays suscite, par contre au regard des experts de l'Union européenne, de l'inquiétude : la Libye. "Trop d'armes circulent dans ce pays. C'est un immense problème", a relevé Gilles Kerchove, qui a évoqué la nécessité d'aider les autorités libyennes à faire face à cette situation, notamment, à travers la formation de ses corps de sécurité.S HNomAdresse email




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