Algérie

conférence de presse à omar-hamadi


conférence de presse à omar-hamadi
Il y avait du monde hier à la salle de conférence de presse du stade Omar-Hamadi. Supporters, journalistes et photographes sont venus nombreux pour couvrir le point de presse organisé par l'USMA. lors de ce point de presse Haddad, Ighil et Cherchar sont revenus sur les incidents de samedi avec des témoignages forts.
'Nous demandons aux instances du football d'instaurer le huis clos pour la suite du championnat, et ce, pour tous les clubs sans exception. Ce qui s'est passé est grave et on ne peut faire comme si rien n'était. Nous refusons que certaines formations, de surcroît prétendantes au titre, profitent de cette situation', a déclaré Haddad. Des vidéos filmées par des supporters ont été diffusées lors de ce point de presse. Des scènes de violence portées sur les joueurs de l'USMA, notamment Laïfaoui et Cherchar, ont été rapportées. Le porte-parole de l'USMA a, par la suite, révélé à l'assistance présente avoir saisi toutes les instances concernées tout en appelant la FAF et la LFP à prendre des sanctions exemplaires à l'encontre des responsables de cette 'boucherie'. Prenant la parole, l'entraîneur Méziane Ighil s'est dit choqué et scandalisé par ce que son équipe venait d'endurer. 'Je suis entraîneur depuis 48 ans. Croyez-moi, de ma vie, je n'ai jamais assisté à pareille situation', a-t-il déclaré. 'Les tentatives d'intimidation ont commencé dès notre arrivée au stade en l'absence des dirigeants de Saïda. Ces personnes nous ont intimidé et ont voulu nous agresser au moment où la délégation s'apprêtait à rejoindre le vestiaire. Nous avons mis une demi-heure pour y parvenir', raconte-t-il. 'Ils étaient environ 40 personnes munies de nouveaux chasubles à nous attendre dehors. Les joueurs sont sortis pour s'échauffer. Et là, rebelote, ces gens ont récidivé une autre fois. Le comble est que ces scènes se sont déroulées devant un service d'ordre passif. Les policiers se sont contentés de regarder sans même intervenir.' Poursuivant son récit, Ighil révèle avoir interpellé l'arbitre pour qu'il agisse. 'Ce que vous venez de subir, je l'ai subi moi aussi', a rétorqué l'arbitre à la face d'Ighil. 'Même l'arbitre a été menacé et agressé. Mais il n'avait pas le courage d'arrêter le match pour raison d'absence de sécurité.'
Ighil révèle aussi l'absence énigmatique du délégué au match à ce moment-là.
'Le délégué est arrivé 5 minutes avant le début du match. Nous l'avons mis au courant, mais il s'en foutait royalement', ajoute-t-il et d'enchaîner : 'Ce qui m'a étonné ensuite c'est de constater que ces personnes qui nous ont agressés ont pris place au niveau de la tribune présidentielle. Ils ont enlevé leurs chasubles pour suivre le match. Le même scénario s'est répété à la mi-temps où nous avons été attaqués dans le tunnel menant au vestiaire.'
Ighil révèle n'avoir pas donné des consignes tactiques pour ce match. 'C'est la première fois que cela m'arrive. Dans cette situation, j'ai donné des consignes de sécurité en demandant aux joueurs de se rendre au rond central dès le coup de sifflet final pour parer à toute mauvaise surprise. Ma préoccupation était de sortir indemne de ce guet-apens.'
La partie, achevée sur le score nul, a été suivie d'un envahissement de terrain. Pour Ighil, 'les portes des tribunes ont été ouvertes au public pour accéder au terrain avec comme consigne d'attaquer les joueurs. Des barres de fer, des pierres, des couteaux et même des sabres ont été introduits. Ils ont voulu nous tuer... !'.
Et d'ajouter : 'À ce moment-là, c'était sauve qui peut. Nous avons tenté de nous réfugier dans des espaces de sécurité, en vain. Aucun périmètre n'était sécurisé. Le premier groupe de joueurs a réussi par la suite à regagner le vestiaire après avoir été passé à tabac. À un certain moment, on s'est rendu compte que six joueurs étaient encore dehors. J'ai cru que c'était fini pour eux. LaIfaoui a été retrouvé par terre dans un bain de sang. La Protection civile l'a ramené dans un état critique alors que d'autres joueurs ont été assommés à l'image de Bouchema.'
Khoualed, Bouazza et Meftah ont été sauvés par les supporters de l'USMA. Ils ont réussi à escalader le mur pour rentrer dans la tribune où les 150 fans usmistes étaient placés. 'Les fans de l'USMA ont été courageux. Grâce à eux, trois joueurs ont été sauvés in extremis. Ils ont été héroïques.' Ighil s'est montré, en outre, surpris de la visite du wali de Saïda accompagné du président du MCS tard dans la nuit. 'Nous étions livrés à nous-mêmes. À 23h, on reçoit la visite du wali et du président du MCS. J'ai dit ce qu'il fallait dire. J'ai joué en Afrique dans des conditions difficiles, mais je n'ai jamais vécu pareille situation de ma vie. Même le service d'ordre ne voulait rien faire. Un officier m'a dit texto : 'nous avons reçu l'ordre de ne pas intervenir', cela veut tout dire ! il vaut mieux arrêter le football puisque c'est comme ça',conclut Ighil.
Cherchar : 'J'ai été laissé à terre pendant 15 minutes dans une mare de sang !'
Les séquelles de l'agression sont visibles sur le secrétaire général de l'USMA. Abdallah Cherchar s'en est tiré avec une fracture au nez et un traumatisme crânien. 'J'ai reçu une pierre en plein visage. Après, on m'a frappé avec une barre de fer puis on m'a roué de coups. La dernière image que j'ai gardée avant de tomber dans les pommes est que j'ai vu Boukhalfa Branci en train d'être agressé', témoigne-t-il et d'ajouter : 'Le plus grave est que le commissaire de police chargé de la sécurité n'a pas voulu intervenir. Il m'a dit texto qu'il ne peut rien pour nous.' L'USMA a demandé l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsables de ces actes.
La direction du club a saisi aussi la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) pour l'ouverture d'une autre enquête sur le commissaire de police de Saïda chargé de la sécurité du match MCS-USMA.
N T.


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