Algérie

Conférence de Denis Bauchard



Conférence de Denis Bauchard
L'Europe a peur et, en même temps, fera tout pour 'maintenir le dialogue' avec le monde arabe. Le message n'émane pas d'un officiel européen en activité, mais de Denis Bauchard, consultant en géopolitique. C'était lors de la conférence-débat organisée dimanche dernier, en fin de journée, à l'Institut français (ex-ccf) d'Alger. 'L'Europe et le monde arabe. La nouvelle donne', tel a été le thème de la rencontre et autour duquel s'est axé le débat qui, malheureusement, n'a pas été à la hauteur de l'importance du sujet.
La faute n'incombe nullement au conférencier. Denis Bauchard a tout au long de la rencontre exprimé sa disponibilité. Certes, le temps n'a pas suffi pour aborder tous les axes mais, il faut le dire, les différentes interventions du public étaient loin d'être 'pertinentes'. Une situation qui a donné un goût d'inachevé à la fin.Pourtant, en face il y avait un spécialiste du monde arabe. Denis Bauchard a, en effet, trois casquettes. Celle de consultant, de conseiller Moyen-Orient/Maghreb à l'Ifri (Institut français des relations internationales), et une troisième qu'il a mise en avant dimanche. Celle de l'ex-diplomate. D'ailleurs, ses positions et ses points de vue sur l'actualité du monde arabe étaient presque une copie conforme de la position officielle de son pays.Il faut préciser que parmi le public, il y avait l'ambassadeur français en poste à Alger. Ce dernier est d'ailleurs 'derrière' cette rencontre, comme l'a affirmé à Liberté le consultant à la fin de la conférence. 'je suis venu sur invitation de mon ami l'ambassadeur que je connais depuis longtemps.' Pour le débat en lui-même, Denis Bauchard a ainsi réitéré la position de la France dans la chute de Kadhafi en invoquant une 'légitimité internationale' à l'intervention en Libye. À propos de la montée des islamistes, et à l'instar des récurrentes déclarations d'Alain Juppé, le ministre des affaires étrangères de l'Hexagone, l'ex-diplomate se positionne devant le fait établi. 'Ce sont des interlocuteurs qu'on le veuille ou non'. C'est qu'au bout, il y a des intérêts économiques. Un aspect, chiffres à l'appui, que n'a nullement négligé Denis Bauchard.
La France et l'Europe ont peur de perdre les acquis et surtout les opportunités qui s'offrent avec tous les chamboulements que vit la région du monde arabe. Une région qui suscite les convoitises.
Le concurrent le plus 'coriace' des européens est, comme l'a précisé Denis Bauchard, la Chine. L'évocation du géant asiatique a fait 'jaillir' du conférencier toute la hantise de l'Europe devant le déferlement 'jaune' sur le monde en général, et sur le monde arabe en particulier. 'Nos entreprises européennes sont prêtes à relever le défi', indiqua-t-il, sans omettre de lancer une flèche. 'Le gouvernement chinois est de plus en plus sujet de troubles sociaux (...) sur le long terme.
La Chine deviendra moins concurrentielle qu'elle ne l'est actuellement (') Les chances de l'Europe restent fortes'. Un discours que ne reniera pas le meilleur des commerciaux européens. Cependant, le repositionnement de l'Europe est en train de mouvoir au milieu de 'certains éléments d'inquiétude' que Denis Bauchard a recensés. Les bouleversements que subit la région arabe ont engendré ainsi des 'conséquences économiques', un 'risque potentiel de violence', la 'relance des activités d'Al-Qaïda' et 'la somalisation du monde arabe'.
Un 'tourbillon' dans lequel l'Europe doit se retrouver parce que, comme l'a indiqué l'ex-diplomate, le Mena (Middle East & North Africa) 'doit rester une priorité de la politique étrangère'.
S K




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