Le regard que Abdelhak Lamiri pose sur le choix économique de ces dernières années est loin d'être indulgent pour les décideurs.L'économiste et expert en management, Abdelhak Lamiri, réitère une remise en cause totale de la politique économique entreprise depuis une quinzaine d'années par les pouvoirs publics.Il estime que les plans de relance, initiés par le gouvernement, pour doter le pays d'infrastructures de base dans le but d'impulser la croissance et amorcer le développement, n'ont servi à rien.Lamiri, qui intervenait, hier, au forum de Liberté, fait ainsi un constat très sombre, ne laissant aucune place à l'optimisme. Le regard qu'il pose sur le choix économique de ces dernières années est loin d'être indulgent pour les décideurs et son évaluation ne comporte absolument aucune nuance malgré les lourds investissements consentis.Pour l'expert, le pays a tout simplement «perdu 15 ans et 500 milliards de dollars» sans rien gagner en retour. Une rétrospective négative assortie d'une mise en garde sévère «si rien n'est fait durant les toutes prochaines années pour reconstruire les fondements du développement basés notamment sur le savoir, il faudra alors avoir vraiment peur pour le pays». Une analyse aux allures de scénario catastrophe que le professeur assume et défend, rappelant que son analyse est toujours inchangée depuis 10 ans. Lors de cette nouvelle sortie publique, l'expert tire encore une fois «la sonnette d'alarme», une expression que les journalistes aiment bien utiliser, mais qui, cette fois-ci, semble l'être à bon escient, au sens de Lamiri.Le professeur, qui a consigné ses analyses dans un livre intitulé La décennie de la dernière chance, semble vouloir provoquer un réel électrochoc et pousser les décideurs politiques et leurs conseillers économiques, ayant imaginé les solutions de développement depuis une décennie, à changer de cap de toute urgence. Pour ceux qui connaissent les analyses de l'expert, répercutées par la presse depuis quelques années, force est de constater qu'il se montre beaucoup plus incisif que d'habitude.Lamiri, qui se dit un peu plus considéré, ainsi que d'autres experts économiques, par les pouvoirs publics, voire associé au débat comme ce fut le cas lors de la dernière tripartite, lance un appel au prochain gouvernement pour une remise à plat de la stratégie économique. Il estime, dans ce cadre, que les plans de relance n'ont pas permis de booster la production et qu'il faudrait opter d'urgence pour «une mise à niveau des cerveaux algériens à travers un investissement de 150 milliards de dollars et une industrie du savoir» afin d'éviter au pays une catastrophe au cas où les projections sur la chute des prix du pétrole et la baisse des réserves énergétiques se confirment mettant en péril le niveau de ressources du pays.«Si on continue avec la même politique et que le marché pétrolier s'effondre, on risque un scénario de la déchéance avec 40% du taux de chômage et une inflation à deux chiffres», a notamment martelé Abdelhak Lamiri. Ce dernier propose, entre autres solutions, une décentralisation du développement, la substitution de l'acte de produire à l'acte d'importer en densifiant notamment le tissu des PME, mais aussi une réorganisation des structures de l'Etat et la création d'une entité composée d'experts pour établir les plans de développement adéquats.
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Posté Le : 08/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zhor Hadjam
Source : www.elwatan.com