Algérie

Conférence conjointe de Sarkozy et Merkel L'Europe de défense s'invite


Après avoir réussi à glisser le concept de « l'Union pour la Méditerranée » dans l'agenda de l'Europe, le président français vient de mettre sur orbite l'Europe de défense, en s'appuyant, pour son lancement, fortement sur l'Alliance atlantique Nord. « Les deux vont ensemble, et la nécessité d'une Europe de défense, en même temps que l'Alliance dit par le président américain, est pour nous un geste remarqué qui montre une compréhension », a dit Nicolas Sarkozy jeudi, lors d'un point de presse qu'il a animé à Bucarest conjointement avec Angela Merkel, la chancelière allemande. Il sautait presque de joie pour être aux côtés de celle avec qui le courant a failli être coupé et pour qui, il semble aujourd'hui obligé de tanguer pour garder son habit européen et en même temps assumer son alignement à Bush. Sarkozy n'est pas homme à voir de la morale là où il y en a, encore moins là où il n'y en a pas, même si les ambitions qui l'animent risquent de faire voler en éclat une Europe qui a beaucoup peiné pour se constituer. Et c'est certainement pour cela, qu'il tient à prendre ses devants en s'affichant publiquement avec Merkel l'Allemande pour démontrer qu'il y a entente entre Paris et Berlin, deux capitales sur lesquelles l'Union européenne repose grandement. La présence de Merkel à ses côtés est une caution qui lui est utile et nécessaire. « La France aux côtés de l'Allemagne a pris toute sa place au milieu de ses alliés », fera-t-il savoir. « Si nous avons choisi de faire une conférence de presse commune, c'est parce que nous avons exactement les mêmes visions, les mêmes analyses sur les différentes questions », a dit Sarkozy d'entrée de jeu. Il fera savoir que la France a accepté d'envoyer en Afghanistan un contingent supplémentaire de 700 soldats non pas pour s'engager militairement, mais pour assurer la sécurité et la stabilité dans la région et participer à sa reconstruction. La France prendra aussi le commandement de la région centre à compter de cet été ». Comme pour la prendre à témoin, Sarkozy précisera qu'il « parle sous contrôle d'Angela, je partage pleinement son avis sur la question », l'objectif politique étant, et il ne s'en est pas caché, « une France qui doit prendre toute sa place au sein de l'OTAN au profit d'une Europe de défense, forte politiquement et en terme de sécurité ». Ce qui ne veut pas dire pour lui que Paris devra intégrer le commandement transatlantique qu'elle avait décidé de quitter au temps de De Gaulle. « Attendons le moment, chaque chose en son temps ». dira-t-il. Le président français tient ainsi à être l'avant-garde d'une Europe qu'il veut non seulement commander mais alignée aux positions américaines. « Je voudrais remercier le président Bush pour ce qu'il a dit. Nous avons besoin de l'OTAN et d'une défense européenne. Nous avons besoin des Etats-Unis et les Etats-Unis ont besoin d'alliés forts. Cela ouvre la porte pour la France à une rénovation forte de ses relations avec l'OTAN », explique-t-il. Sur l'Ukraine et la Géorgie, il dira, allusion faite à Moscou, « nous n'acceptons pas de droit de veto de qui que ce soit. Elles ont vocation à rentrer dans l'Alliance mais il faut toutes les conditions pour ». Sarkozy ambitionne « en accord avec mon amie Angela » de tenir en 2009, le Sommet du 60ème anniversaire à Khel et Strasbourg, deux villes situées de part et d'autre de la frontière franco-allemande. Ce sera, dit-il, « le symbole de l'amitié franco-allemande, de la réconciliation européenne et du partenariat transatlantique. Cela voudrait conclure le processus de la rénovation de la relation de la France avec l'OTAN ». Cette proposition « sarkozienne » n'a pas été retenue dans la déclaration finale du sommet de Bucarest.


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