Pour sortir de cette situation de quasi mono-exportateur d'hydrocarbures qui « nous colle à la peau», Sami Agli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), a recommandé en priorité la ré-industrialisation du pays. Ce qui permettra selon ses propos de transformer structurellement l'économie nationale et diversifier les exportations.Intervenant hier lors de la présentation du « Livre Blanc sur l'Enterprise et le développement économique » à l'hôtel Aurassi, le président de la CAPC a affirmé que porter la part de l'industrie dans le PIB à hauteur de 10% à l'horizon 2030 est une option faisable et réalisable, compte tenu des atouts du pays.
Le deuxième challenge est de créer plus de 300 000 entreprises par an pour porter le nombre d'entreprises à 50 pour 1 000 habitants au lieu de 28 actuellement, sur la période entre 2022 et 2025. Et ce pour développer notre appareil productif et rompre avec la dépendance vis-à-vis des importations et développer parallèlement les exportations. L'objectif, dit-il, consiste à porter les exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars en 2025 et à 20 milliards de dollars en 2030. Il dira aussi qu'il faut avoir une ambition pour une croissance robuste et soutenue et non articulée à la commande publique et à la dépendance des hydrocarbures.
Pour y arriver, il a affirmé que la liberté d'entreprendre doit être garantie à tous, sans aucune entrave de quelque nature qu'elle soit ne lui saurait être opposée. En précisant que tous les secteurs d'activité doivent être ouverts à l'investissement privé, à charge pour l'Etat de définir le cadre de la régulation, des incitations et des règles particulières régissant certains secteurs stratégiques.
M.Agli a tenu à préciser que ce livre blanc est une contribution de la part de son organisation, la CAPC, au service du débat public sur l'économie et l'entreprise nationale. Un livre, dit-il, décrivant avec objectivité l'état des lieux, formulant de propositions de solutions et exprimant des engagements. Le président de la Confédération algérienne du patronat a tenu à souligner que son organisation est «apolitique», dit-il. Tout en ouvrant une parenthèse pour affirmer que le médiateur de la République désigné en charge exclusivement du dossier de la relance de l'investissement est un allié de l'entreprise et de l'économie nationale.
La Confédération algérienne du patronat se dit confiante puisque la volonté politique pour le changement positif est là. Ses membres avec le concours des experts ont ainsi présenté des propositions, à travers le «livre blanc». Ils ont plaidé pour des mesures d'urgence pour la sauvegarde des entreprises en difficulté.
En précisant que la forte dégradation des indicateurs macro-économiques, notamment la réduction drastique des recettes fiscales et la fonte des réserves de change, a impacté directement le niveau d'activité des entreprises publiques et privées et de leurs trésoreries. Réduisant ainsi leurs possibilités de recouvrer leurs créances auprès des administrations publiques. En indiquant que le secteur du BPTH se retrouve en situation de grave crise.
Justement, pour la sauvegarde des entreprises la CAPC plaide pour la réactivation du dispositif de rééchelonnement des dettes fiscales des entreprises déjà mis en ?uvre en 2012.
En matière de financement, la confédération recommande la mise en place d'un dispositif pour un traitement diligent des demandes de crédits d'investissement ou même de financement d'une partie du fonds de roulement en attente auprès des agences bancaires depuis plusieurs mois. La confédération a ainsi émis des propositions pertinentes concernant le cadre institutionnel pour la promotion de l'investissement productif, la transition énergétique, l'économie numérique et les activités innovantes. D'autres propositions ont été émises autour des autorisations d'investissement à l'étranger pour l'achat d'actifs et la création d'entreprises et des propositions relatives à la promotion des exportations. La confédération a également proposé la révision du dispositif d'allocation de la ressource foncière. Le président de la CAPC a affirmé que son organisation défendra la pleine propriété du foncier à la faveur des investisseurs qui ont réalisé totalement leurs projets.
En finir avec «la sur-régulation» et la «sur-taxation»
Le président de la commission numérique de la CAPC, Souheil Guessoum, a pour sa part pointé du doigt la «sur-régulation» qui caractérise le système numérique en Algérie. Il dira qu'il faut en finir avec la sur-régulation dans l'octroi des autorisations, dans l'homologation des importations et autres. Une sur-régulation qui entrave l'épanouissement de secteur si nécessaire pour la relance économique et l'économie nationale, dit-il. En précisant que l'importation des logiciels est devenue très compliquée au point qu'on n'arrive plus à trouver «des antivirus sécuritaire».
Il a également remis en cause la sur-taxation des produits numériques. Il dira que même avec la décision d'annulation du nouveau barème d'imposition sur les produits numériques, prise par le président de la République, le problème n'est pas totalement réglé. En expliquant que cette annulation concerne les particuliers qui veulent importer un matériel informatique. Ce qui ouvre, dit-il, la voix au commerçant de l'informel de faire un busines lucratif pour l'importation des appareils, logiciels et accessoires liés au numérique. M.Guessoum a plaidé pour la création d'une école de cybersécurité numérique.
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Posté Le : 06/03/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com