Algérie

Confection des listes, ce casse-tête



A deux semaines de la clôture des candidatures, aucun des partis qui vont concourir aux élections législatives n'a annoncé avoir bouclé l'opération confection de ses listes. Elle est un casse-tête autant pour les «grosses cylindrées» d'entre ces partis que pour les «petites pointures». Les secondes, dont les chances paraissent aléatoires, peinent à constituer leurs listes faute de candidatures crédibles. Par contre, les premières sont confrontées à une pléthore qu'il leur est ardu de tamiser sans provoquer des remous organiques et des dissidences dont l'impact peut nuire à l'efficience de leur image électorale.A considérer le cas du FLN, l'opération ne va pas lui être facilitée du moment que «légalistes» et «redresseurs» ont convenu d'enterrer la hache de guerre. Si les négociateurs des deux camps de l'ex-parti unique ont convenu que celui-ci ira en rangs unis aux élections, il leur sera très difficile de faire accepter à leurs troupes respectives les concessions que leur accord impose aux deux camps. L'on imagine mal que dans les wilayas où les rivalités entre «légalistes» et «redresseurs» ont pris la tournure d'une guerre fratricide inexpugnable, les partisans des deux courants soient disposés à oublier qu'ils se sont mutuellement ostracisés et traînés dans la boue. Le «partage du gâteau», sur lequel se sont entendus Belkhadem et Goudjil pour, semble-t-il, «sauver le FLN», relancera inéluctablement les affrontements FLN-FLN et donnera naissance à de nouveaux clivages qui donneront à voir se former des alliances d'intérêt qui n'auront plus la «légalité» ou le «redressement» pour justification.
Toujours concernant la confection de leurs listes de candidatures, peu de formations partisanes vont être en mesure de se conformer à la loi adoptée par le Parlement, exigeant que les femmes constituent des pourcentages déterminés dans les instances élues. D'une part, parce que ces partis sont réfractaires à cette avancée favorisant la promotion en politique de l'élément féminin, mais aussi par manque d'engouement pour la compétition électorale de cet élément féminin. Pour donner le change et l'impression d'avoir voulu appliquer cette loi sur la participation féminine, des états-majors partisans n'ont rien trouvé de mieux que de peupler leurs listes de candidates dont la particularité est d'être des proches épouses, filles ou parentes de cadres de leur formations.
C'est tout de même un coup de chapeau que méritent ces femmes de Tiaret, qui n'ont pas attendu que les partis leur octroient des places dans leurs listes de candidats et qui ont constitué la leur exclusivement féminine et indépendante. Une affirmation éminemment forte de leur refus du relent de paternalisme et de misogynie que la classe politique dégage quand elle se pique de vouloir favoriser la promotion politique ou sociale des femmes algériennes.


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