Algérie

Conduite en été : les conducteurs ignorent-ils la loi '


En l'absence d'avocats spécialisés dans le droit de l'automobile en Algérie, les automobilistes s'exposent (presque) bêtement à des verbalisations onéreuses.L'été est là. Les automobilistes algériens, très attachés à leurs voitures et aux déplacements, préparent leurs véhicules sur tous les plans pour s'adonner à des virées familiales, quand bien même limitées à cause du couvre-feu sanitaire et des mesures de distanciation sociale. Mais les infractions récurrentes en saison estivale se reproduisent et se ressemblent. Dans la loi liée à la sécurité routière, il est stipulé que l'automobiliste est contraint à conduire non seulement avec tous les documents y afférents, mais avec un équipement adapté.
C'est-à-dire avec "une tenue de conduire exigée", à défaut, la conduite avec un équipement non adapté pourrait avoir de graves conséquences en terme de sécurité. Conduire pieds nus, avec des sandales non adaptées, ou encore torse nu est strictement interdit par la loi. En ce sens, tous les experts convergent à ce que "la conduite requiert une concentration permanente pour anticiper et interpréter les multiples informations simultanées auxquelles le conducteur sera confronté." Ce genre de manquements aboutit inéluctablement à des sinistres, car, "une seule seconde d'inattention peut provoquer un drame".
La loi sur la prévention et la sécurité routière en Algérie oblige le conducteur à "observer le code de la route". Par code de la route, on se limite, presque tout le temps, à observer les plaques de signalisation (stop, feux tricolores, passage pour piétons, etc.). Or, le comportement dans l'habitacle fait partie des spécificités du code de la route. Les pieds nus au volant, avec les chaleurs que nous subissons, provoquent rapidement une sudation à même de faire perdre l'adhérence des pieds sur les pédales de freinage en cas d'urgence. Idem pour le torse nu au volant qui, avec l'obligation du port de la ceinture de sécurité, pourrait provoquer de graves lésions en cas de freinage d'urgence et du déploiement des airbags.
Autant la loi condamne ce genre de manquements, autant la jurisprudence considère que ce sont autant de facteurs pouvant déclencher un accident et/ou aggraver, car, au demeurant, ce genre d'attitudes entraîne systématiquement une perte de contrôle du véhicule ou un accident. Du coup, expliquent les experts, "le manque d'équipement du conducteur peut également être considéré comme une infraction". Cette situation est similaire à celle d'un usager de trottinette qui se promène torse nu ou un motocycliste avec des sandales et sans casque sur la voie publique. Ces devoirs qu'on ignore souvent là.
Quid de la verbalisation ' En Algérie, il s'agit d'une infraction très courante. En cas d'accident corporel, il s'agit d'une circonstance aggravante sévèrement punie par la loi et passible de prison. En ce sens, nous explique un agent de l'ordre, "le policier ou le gendarme peut tout à fait verbaliser s'il estime que le conducteur ne se trouve pas dans les conditions idéales pour conduire et effectuer les man?uvres de son véhicule pour parer à un sinistre". Du coup, et tout dépend de l'appréciation de l'agent verbalisateur, le conducteur est passible d'une amende forfaitaire de 2 000 DA pouvant aller jusqu'à 4 000 DA, assortie d'un retrait du permis de conduire.
Pour les estivants, il s'agit d'une pure mesure répressive à l'encontre des automobilistes. Car, au demeurant, les textes de loi ne sont pas aussi explicites. C'est ainsi qu'on pourrait envisager un recours devant un tribunal pour contester tel ou tel fait. Mais aux risques et périls du conducteur si l'agent verbalisateur venait à démontrer la dangerosité d'un manquement. Cela étant dit, cet aspect précis n'a jamais fait l'objet d'une campagne de sensibilisation en Algérie. Pourtant, les dégâts sont énormes. Chaque été.


FARID BELGACEM
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