Algérie

CONDOLEEZZA RICE EN LIBYE



CONDOLEEZZA RICE EN LIBYE
Rencontre historique avec El Gueddafi
Cette première visite en Libye d’un chef de la diplomatie américaine depuis 55 ans, doit marquer un rare succès diplomatique de l’administration Bush. La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, se préparait hier à une rencontre historique à Tripoli avec le leader libyen Maâmar El Gueddafi, autrefois bête noire des Etats-Unis. Avec cette première visite en Libye d’un chef de la diplomatie américaine depuis 55 ans, Mme Rice souhaite marquer de façon spectaculaire un rare succès diplomatique de l’administration Bush et montrer à la Corée du Nord et l’Iran les bénéfices qu’on peut récolter en renonçant à ses armes de destruction massive. «C’est un moment historique, qui intervient après d’importantes difficultés et la souffrance de nombreuses personnes qui ne seront ni oubliées ni délaissées, des Américains en particulier qui me préoccupent beaucoup», a déclaré hier Mme Rice à Lisbonne, où elle a fait escale avant de se rendre dans la capitale libyenne. Elle faisait allusion à l’attentat de Lockerbie, en Ecosse, qui avait fait 270 morts en 1988, et celui visant la discothèque berlinoise «La Belle», fréquentée par des soldats américains (trois morts et 260 blessés en 1986).Mme Rice, qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue portugais Luis Amado, s’est néanmoins déclarée «très heureuse» de rencontrer le dirigeant libyen, soulignant que cette visite «est le résultat de la décision historique qu’a prise la Libye de renoncer à ses armes de destruction massive et au terrorisme». Elle a remercié M.Amado, dont le pays entretient de bonnes relations avec la Libye, pour ses conseils avant cette rencontre avec le dirigeant libyen, au comportement souvent imprévisible. Soulignant le «rôle important que la Libye peut jouer - et joue déjà - au Maghreb et au sein de l’Union Africaine», elle a indiqué avoir l’intention de discuter avec le leader libyen du Soudan «où la Libye joue un rôle important».«La Libye est un pays qui change», a-t-elle enfin noté. «Je veux discuter de la façon dont elle change parce qu’une Libye plus ouverte, une Libye qui change sera une bonne chose pour la Libye et pour la communauté internationale». Pendant ses entretiens avec M.El Gueddafi, Mme Rice entend également soulever la question des droits de l’Homme. La secrétaire d’Etat était attendue en fin d’après-midi d’hier à Tripoli, où elle rencontrera d’abord le ministre des Affaires étrangères Abdel Rahman Chalgham, avant de partager un repas d’Iftar, qui marque la rupture du jeûne du Ramadhan, avec le colonel El Gueddafi. Pour Tripoli, la visite de Rice scelle une fois pour toute son retour sur la scène internationale et représente un succès retentissant pour sa nouvelle diplomatie conciliante, sous l’impulsion de Seif Al-Islam El Gueddafi. Mais après des dizaines d’années de rapports conflictuels, le «Guide de la révolution» est toujours sur ses gardes.«Nous n’avons pas d’intérêt à être en conflit avec les Etats-Unis. Mais nous n’acceptons pas non plus de nous soumettre à eux», a-t-il dit lundi. «Tout ce que nous voulons, c’est qu’ils nous laissent tranquilles», a ajouté M.El Gueddafi. Rompues en 1981 en raison du soutien présumé de la Libye au terrorisme, les relations entre Washington et Tripoli n’ont été rétablies qu’en 2004, après l’annonce par le Guide libyen que son pays renonçait à acquérir des armes de destruction massive. Après une courte conférence de presse commune avec M.Chalgham, Mme Rice a prévu de quitter Tripoli dans la nuit pour se rendre en Tunisie, prochaine étape de sa tournée qui doit également la mener (aujourd’hui) en Algérie et au Maroc.


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