Ne bénéficiant pas d’équipements de protection, ces agents ramassent les ordures à mains nues, s’exposant à des blessures ou à des morsures des rats.
Un de nos collègues a été mordu par un rat. Il a été hospitalisé et il est actuellement en convalescence. Ce grave accident s’est produit il y a moins d’un mois à la cité Merj Eddib. On a beau faire attention pour éviter ces rongeurs, mais on n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise», témoigne un membre d’une équipe d’éboueurs de Merj Eddib, la plus grande cité-dortoir de la ville de Skikda. Mais, il y a pire que les rats, racontent ces éboueurs.
«Les gens ne se gênent pas pour jeter les bris de verre et autres objets tranchants avec leurs déchets ménagers. Ils ne prennent même pas le soin de les mettre à côté pour qu’on puisse les voir et éviter ainsi d’éventuels accidents», ajoutent-ils.
Composée de quelques éléments, l’équipe s’attelait, vers 20h, à vider les bacs débordant de déchets et infestés de rats. Certains éboueurs portaient des gants, mais d’autres n’en avaient pas. Ils ramassaient à main nue des sacs d’ordures en enfonçant leurs mains dans le tas.
«On s’est habitués. Il nous arrive de nous blesser des fois, mais que faire, on n’a pas le choix», témoigne un éboueur.
Le chef d’équipe ne tarde pas à intervenir: «On leur a donné des gants de protection, mais ils préfèrent ne pas s’en servir. On ne peut tout de même pas les obliger à les porter. Nos éboueurs sont bien équipés, on leur donne aussi des casques munis d’une lampe frontale pour qu’ils puissent distinguer le contenu des bennes et éviter tout déchet dangereux», lance-t-il, sans conviction aucune, car sur les 6 éboueurs, seuls trois portent des gants usés et un seul dispose du fameux casque.
Les seules choses que partagent ces éboueurs sont les risques et les banals gilets portant le logo de l’entreprise communale chargée de la collecte des déchets dans cette immense cité de la zone basse de la ville. Ils ne sont désormais qu’un faire-valoir dont usent certains élus qui vont jusqu’à fructifier la misère des autres pour «monnayer» leurs bulletins puisque la campagne électorale des prochaines législatives bat déjà son plein à Skikda.
Photo: Cette situation dure depuis des années déjà
Khider Ouahab
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Posté Le : 26/07/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Khider Ouahab
Source : elwatan.com du mardi 19 juillet 2016