Algérie

Condamnés à 10 ans de prison: Il torture à mort sa fille de 17 ans avec la complicité de son fils



Lundi 23 janvier. Tribunal criminel d'Oran. Le procès de l'homme qui a torturé à mort sa fille, avec la complicité de son fils, s'ouvre. Déchirés par le remords, père et fils s'installent, tête baissée et cou enfoncé dans les épaules, au banc des accusés. Cité à la barre, Z.M., la cinquantaine, au bord des larmes, reconnaît les faits retenus contre lui. Il avoue avoir frappé sa fille Souhila, âgée alors d'à peine 17 ans, à l'aide d'une matraque, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Toutefois, il affirme qu'il n'avait nullement l'intention de la tuer, mais seulement de la «corriger». Il soutient, en outre, qu'il avait fait cela tout seul, sans l'aide de son fils. En endossant pleinement la responsabilité du drame, le père voulait-il «couvrir» son fils, limiter les dégâts subis par cette famille, la sienne, quasiment détruite après cette tragique nuit ramadanesque du 4 au 5 septembre 2009 ? En tout cas, la version du père selon laquelle son fils n'était pour rien dans la mort de Souhila heurtait non seulement aux dépositions des témoins de la scène, mais aussi à ses propres déclarations, tout comme celles de son fils mis en cause devant les gendarmes et le juge d'instruction.

 Retour en arrière. Cette nuit-là, en rentrant chez-lui, le fils Z.A. apprend, par la bouche d'un proche venu rendre une visite à la famille qui habite à Hassi Benokba, qu'un homme, un étranger, était dans leur maison et que celui-ci s'est enfui dès qu'il a vu la voiture des invités garée près de la porte. Les nerfs à vif, Z.A. a sur le coup commencé à passer à tabac sa fille cadette Souhila, qu'il accusait d'avoir fait entrer son amant dans la maison en l'absence de sa mère, sortie pour faire la prière des Taraouih dans la mosquée d'à côté. Il lui inflige une vraie séance de supplice à l'aide d'un gros gourdin en bois dont la tête était greffée de bouts de métal tranchants. Le lendemain, au lever du soleil, le père rentre et apprend le supposé acte déshonorant commis par sa fille. Commence alors une seconde séance de supplice d'une rare monstruosité. Sans pitié aucune, plus de deux heures durant, la jeune fille a été séquestrée par le père et le frère dans l'une des chambres de la maison, fouettée avec une courroie de transmission et bastonnée avec une matraque jusqu'à ce que cet objet se casse en deux morceaux. Elle a réussi à s'extirper, en rampant, de la chambre à torture pour aller chercher refuge chez des voisins. Mais les deux «tortionnaires» vont aller capturer la pauvre fugitive, en menaçant la famille qui lui a porté secours, la ramenant à la maison en la traînant par les cheveux dans la rue, devant le regard terrifié des voisins. S'ensuit alors le 3e acte du supplice, au cours duquel Souhila a rendu l'âme.

Le représentant du ministère public a requis 20 ans de réclusion contre les deux accusés. A l'issue des délibérations, père et fils ont été condamnés à 10 ans de réclusion pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner.




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