Algérie

Condamnées à s'entendre....


Les électeurs français décideront, aujourd'hui, des deux candidats qu'ils mettront en tête de leurs suffrages pour l'élection présidentielle. Indépendamment des intrigues de Palais, des lobbies et des groupes d'influence qui ont leur poids dans le sérail politique de l'Hexagone, le peuple tranchera en faveur de deux personnalités qui devront croiser le fer dans deux semaines. Les Français seront donc convoqués aux urnes, le 24 avril prochain pour décider de ce que sera la couleur de la France pour les cinq prochaines années. Le désormais précédent mandat qui avait débuté sur une belle promesse d'en finir avec la guerre des mémoires entre l'Algérie, a peut-être fait avancer le dialogue mémoriel, mais a buté sur des haines tenaces et des blessures mal cicatrisées.D'un côté de la Méditerranée comme de l'autre, certains ont réussi à ouvrir les portes du dialogue, mais il y a eu des acharnés de l'Algérie française qui sont restés campés sur leurs positions. Et ce sont ces derniers qui ont fini par imprimer le mandat de Macron sur cette question précisément. L'intérêt de la présidentielle française en Algérie tient surtout à la place qu'a pris le passé colonial dans le débat électoral. Le 60e anniversaire des accords d'Evian, au lieu d'être célébré comme toute fin de guerre, a été commémoré par le Président Emmanuel Macron. Il y a là un signe du poids anormalement important des descendants des gros colons et des tueurs de l'OAS. En avril 1962, lors du référendum sur l'autodétermination de l'Algérie, ils pesaient moins de 10% de l'électorat. Aujourd'hui, ils sont encore très minoritaire au sein de la société. Macron le sait parfaitement. Mais ils ont une voix qui porte très loin, jusqu'aux lieux de pouvoir.
Ces revanchards, pourront-ils duper la majorité des électeurs français et mettre l'un de leurs représentants au second tour' La réponse des sondeurs est «oui». Mais l'issue finale de la joute électorale n'est pas pour demain. L'opinion française a déjà démontré par deux fois qu'elle savait séparer le bon grain de l'ivraie.
En tout état de cause, l'issue de cette élection déterminera la température des relations entre l'Algérie et la France. Rien n'est encore joué. Dans le quatuor en tête des sondages, un candidat se détache par son franc respect à l'endroit de l'Algérie et de son peuple. Une chance sur quatre d'écrire une nouvelle page d'Histoire. Mais indépendamment de cette carte gagnante qui réchauffera, à coup sûr, les rapports entre les deux gouvernements et les deux peuples, il est entendu que les deux pays sont condamnés, un jour ou l'autre, à trouver les mots justes pour avancer l'un vers l'autre sans hériter les susceptibilités mutuelles.
En attendant, il y a lieu de noter que tous les présidents de la Ve République française ont visité l'Algérie indépendante avant et après leur investiture pour certains, à l'image d'Emmanuel Macron. Lui et ses prédécesseurs ont tenté d'avoir les mots qu'il faut pour la circonstance, mais aucun n'a réussi à sortir de sa coquille franco-française pour reconnaître un fait historique, en principe incontournable. Posons-nous donc la question de savoir si les relations entre les deux pays sont parties pour un autre tour de cycle froid-chaleur.
Deux chances sur cinq garantissent une nouvelle ère de glaciation. Un second mandat de Macron pourrait, par contre, signifier la poursuite de la politique des petits pas...
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