La communauté internationale condamne à l’unanimité l’assaut donné lundi à l’aube par les forces d’occupation marocaines contre des civils sahraouis du camp de la liberté, près de la ville d’El Ayoun. «L’escalade militaire des forces marocaines affecte le climat dans lequel se tiennent ces négociations», reconnaît Martin Nesirky, le porte-parole du secrétaire général de l’Onu.L’Espagne demande l’intervention du Conseil de sécurité. «C’est une question d’étendue internationale que le gouvernement espagnol ne peut traiter bilatéralement avec Rabat et pour laquelle on doit convoquer le Conseil de sécurité», déclare Mme Trinidad Jimenez, sa ministre des Affaires étrangères, appelant les parties au «calme et au dialogue». Plusieurs partis et organisations politiques de l’ex-puissance coloniale sont montés au créneau pour vilipender la brutale intervention des forces armées marocaines contre les campeurs de Gdeim Izik. Tous ont demandé au gouvernement Zapatero qui ferment «les yeux» sur ce qui s’y passe de donner «des explications». Le PSOE (principal parti d’opposition) se déclare «préoccupé».Paulino Rivero, le président du gouvernement autonome des archipels des Canaries, condamne «sans aucuns type de palliatifs» l’expulsion violente du camp de Gdeim Izik. Le Parti national basque (PNV) et Eusko Alkartasuna condamnent cette «agression violente et injustifiée». Le premier exhorte le gouvernement à agir «immédiatement» pour mettre fin à la situation et «éviter de nouvelles victimes». Le second demande à Zapatero de «suspendre les relations» de l’Espagne avec le Maroc. Même la France, l’avocate du Maroc au Conseil de sécurité, a réagi. Elle regrette le refoulement du député Jean-Paul Lecoq qui voulait se rendre au Sahara occidental. Le Quai d’Orsay a demandé des explications à l’ambassadeur du Maroc en France. LeMouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) demande au gouvernement français de faire respecter le droit international. Jugeant grave la situation des Sahraouis, il demande au gouvernement de cesser de soutenir le Maroc. L’Italie, l’autre pays latin, a condamné lui aussi ce qui s’est passé lundi à El Ayoun. M. Franco Frattini, son ministre des Affaires étrangères, a exprimé son inquiétude.La Confédération générale italienne du travail exige des mesures fermes et immédiates du gouvernement et de l’Union européenne. Elle exhorte les Nations unies à agir pour mettre en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale adoptées et d’abord de permettre à la Minurso de protéger les droits et la sécurité de la population. Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps) juge intenable la situation au Sahara occidental. Il dénonce, dans un communiqué, cette répression criminelle. Selon le Cnasps, le Maroc érige de nouveaux obstacles pour perpétuer le statu quo. «Vouloir se servir de l’Algérie comme un exutoire est une fable qui ne trompe plus personne», poursuit le texte de l’ONG algérienne.
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Posté Le : 09/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel O.
Source : www.horizons.com