Deux nouvelles lois visant à lutter contre le fléau de la
spéculation et du coup préserver le pouvoir d'achat du consommateur, viennent de
rentrer en vigueur.
Ces deux dispositifs juridiques relatifs à la concurrence et aux
pratiques commerciales visent à «stabiliser les niveaux de prix des biens et
services de première nécessité ou de large consommation». Ces deux lois qui ont
déjà été adoptées par le Parlement et qui viennent d'être publiées au Journal
officiel après avoir été promulguées s'appliquent aux activités de production,
y compris agricole et d'élevage, à la distribution dont l'importation de biens
pour la revente en l'état, les mandataires, les maquignons et chevillards,
l'artisanat et la pêche, ainsi qu'au commerce qu'il soit exercé par des
personnes morales publiques, associations ou par de corporations
professionnelles, aux marchés publics.
La nouvelle loi relative à
la concurrence qui modifie et complète l'ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003,
énonce que «les prix des biens et services sont librement déterminés
conformément aux règles de la concurrence libre et probe».
La liberté des prix
s'entend dans le respect des dispositions de la législation et de la
réglementation en vigueur ainsi que des règles d'équité et de transparence
concernant notamment la structure des prix; les marges bénéficiaires pour la
production et la distribution des biens ou la prestation de services; la
transparence dans les pratiques commerciales. Il peut être procédé à la
fixation, au plafonnement ou à l'homologation des marges et des prix de biens et
services ou de familles homogènes de biens et services. Peuvent être également
prises des mesures temporaires de fixation ou de plafonnement des marges et des
prix des biens et services, en cas de hausses excessives et injustifiées des
prix, provoquées, notamment, par une perturbation du marché, une calamité, des
difficultés durables d'approvisionnement dans un secteur d'activité donné ou
une région déterminée ou par des situations de monopoles naturels.
Par ailleurs, la nouvelle
loi sur les pratiques commerciales qui modifie et complète la loi n°04-02 du 23
juin 2004, oblige les agents économiques d'établir une facture ou un document
en tenant lieu lors de toute vente de biens ou prestation de services
effectuée. Toutefois, ces documents doivent être délivrés si le client en fait
la demande. Les ventes de biens ou les prestations de services faites au
consommateur doivent aussi faire l'objet d'un ticket de caisse ou d'un bon
justifiant la transaction. Tout agent économique est tenu d'appliquer les
marges et les prix fixés, plafonnés ou homologués conformément à la loi. Les
structures des prix des biens et services, notamment celles ayant fait l'objet
de mesures de fixation ou de plafonnement des marges et des prix doivent être
déposées auprès des autorités, préalablement à la vente ou à la prestation de
services. L'engagement de dépôt des structures des prix et des services est
également applicable dans les mêmes conditions lorsque ces biens et services
font l'objet de mesures d'homologation sur les marges et les prix. Les
conditions et les modalités de dépôt des structures de prix par les catégories
d'agents économiques concernées, le modèle-type de la fiche de la structure des
prix et les autorités habilitées auprès desquelles elle doit être déposée sont
fixés par voie réglementaire. Les fausses déclarations de prix de revient ayant
pour but d'influer sur les marges et les prix des biens et services fixés ou
plafonnés sont interdites. La loi réprime également la dissimulation des
majorations illicites de prix ainsi que le fait de ne pas répercuter sur les
prix de vente la baisse constatée des coûts de production d'importation et de
distribution et maintenir la hausse des prix des biens et services concernés.
La loi prohibe tout dépôt des structures de prix prévues par la législation
ainsi que l'opacité des prix et la spéculation sur le marché. Il en est de même
pour la réalisation des transactions commerciales en dehors des circuits légaux
de distribution. Toute infraction à cette loi est punie d'une amende de 20.000
DA à 10 millions de dinars. Peuvent être saisies les marchandises, objet des
infractions à cette loi, ainsi que les matériels et équipements ayant servi à
les commettre, sous réserve des droits des tiers de bonne foi. Les biens saisis
doivent faire l'objet d'un procès-verbal d'inventaire.
Le juge peut également
prononcer la confiscation des marchandises saisies. Si la confiscation porte
sur des biens ayant fait l'objet d'une saisie réelle, ils sont remis aux
domaines qui procèdent à leur mise en vente. En cas de saisie fictive, la
confiscation porte sur tout ou partie de la valeur des saisies.
Lorsque le juge prononce la
confiscation, le montant de la vente des biens saisis est acquis au trésor
public. Le wali peut sur proposition du directeur de wilaya du commerce,
ordonner la fermeture des commerces pour une durée maximale de 60 jours en cas
d'infraction à cette loi. La décision de fermeture est susceptible de recours
en justice. En cas d'annulation de la décision de fermeture, l'agent économique
lésé peut demander réparation du préjudice subi auprès de la justice. La mesure
de fermeture est prononcée dans les mêmes conditions en cas de récidive pour
toute infraction à cette loi. Est considérée comme récidive le fait pour tout
agent économique de commettre une nouvelle infraction ayant une relation avec
son activité, durant les 2 années qui suivent l'expiration de la précédente
peine liée à la même activité. En cas de récidive, la peine est portée au
double et le juge peut prononcer, à l'encontre de l'agent économique condamné,
l'interdiction temporaire pour une durée inférieure à 10 ans d'exercice de
toute activité. Enfin, ces sanctions sont assorties d'une peine
d'emprisonnement de 3 mois à 5 ans.
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Posté Le : 04/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com