L’ouverture du transport aérien (réseau international) en Algérie exacerbe la concurrence entre les différentes compagnies qui se sentent pousser des ailes. Air Algérie qui a perdu son monopole est aujourd’hui, malgré elle, pleinement engagée dans « la bataille du ciel ».
Le retour en force des compagnies françaises et européennes a changé complètement la donne. En période creuse, c’est-à-dire hors saison estivale, les tarifs promotionnels avec des réductions sont proposés à la clientèle. Air France par exemple a réduit de 60% ses tarifs du 20 au 31 janvier 2007 sur la destination Paris et jusqu’au 16 février sur Marseille. Ainsi un Alger-Paris-Alger est cédé à 23 072 DA et un Marseille-Alger-Marseille à 16 081 DA. Mais pour bénéficier de ces prix écrasés, il faut remplir des conditions : séjour minimum (2 jours) et maximum (7 jours) et les billets ne sont ni modifiables ni remboursables. L’industrie (qui applique les normes tarifaires de l’IATA) distingue le tarif APEX (Advanced Purchased Excursion) et le « plein tarif flexible ». Les billets APEX sont vendus au moins 30 jours à l’avance, à un prix inférieur, mais avec un certain nombre de restrictions. Les lignes demeurent assez rentables, mais elles le sont beaucoup moins qu’il y a dix ans en raison du nombre d’exploitants qui a augmenté. Le marché reste toutefois assez vaste pour que tout le monde y trouve son compte. La concurrence se jouera sur les prestations que chaque compagnie pourra proposer. Air Algérie a plusieurs atouts en main pour réaliser de meilleures performances. Le renouvellement de sa flotte lui permet d’envisager l’avenir avec plus de sérénité. Mais la compagnie aérienne nationale risque d’accuser le coup. Elle ne fait partie d’aucune alliance, alors les compagnies aériennes européennes sont toutes membres d’une des trois grandes alliances : Star Alliance (Lufthansa), Oneworld (British Airways et Iberia) et SkyTeam (Air France-KLM et Alitalia). Ces alliances permettent une fidélisation des passagers avec, en particulier, la création d’un programme commun d’accumulation de points donnant droit à des voyages gratuits, multiplication des services au sol (salons d’attente privés) et une augmentation du nombre de destinations et de la fréquence des dessertes. Aigle Azur a profité des tergiversations d’Air France avant son retour pour miser sur les dessertes des aéroports régionaux vers la France (Béjaïa, Constantine, Oran). Elle a modernisé sa flotte en Boeing puis en Airbus et a démarré les premières lignes régulières sur l’Algérie, le Maroc, le Portugal et la Tunisie. Elle transporte 1 300 000 passagers. La dernière compagnie aérienne à rejoindre le ciel algérien est l’espagnole Iberia depuis le 7 janvier, avec des vols réguliers entre l’aéroport de Madrid-Barajas et l’aéroport international d’Alger, à raison de deux rotations hebdomadaires, à partir de 17 190 DA HT. Pour le réseau international, l’EGSA prévoit 10% de croissance du trafic aérien et le nouveau terminal va y contribuer fortement. L’infrastructure est exploitée actuellement par 14 compagnies étrangères.
Posté Le : 23/01/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : Kamel Benelkadi
Source : www.elwatan.com