Un vent de colère souffle parmi les nouveaux diplômés en études médicales
spéciales. Il s'agit des titulaires du Diplôme en Etudes Médicales Spéciales
(DEMS) de la promotion 2010 dans les trois filières médicales, à savoir
médecine, pharmacie et chirurgie dentaire. Un très grand nombre parmi ces
nouveaux diplômés risque d'être tout bonnement «écarté» du concours d'accès au
grade de maître-assistant hospitalo-universitaire dont l'ouverture a été décidée
par arrêté ministériel datant du 08 décembre 2010. La raison justifiant cette
«mise à l'écart annoncée» porte sur une condition ayant trait à la date
d'obtention du DEMS, qui ne doit pas être postérieure à la date de signature du
décret (08 décembre 2010), selon les termes de son article N° 03. Or, un très
grand nombre de candidats, si ce n'est la majorité écrasante, a obtenu son
diplôme après la date de signature du décret, car ayant passé leurs examens
après la date du 08 décembre.
L'article 03 du décret ministériel stipule en effet que le concours pour
l'accès au grade de maître-assistant hospitalo-universitaire est ouvert aux
candidats titulaires d'un Diplôme d'études médicales spéciales (DEMS) dans la
spécialité postulée ou d'un diplôme reconnu équivalant, «à la date de signature
du présent décret».
Les candidats qui se retrouvent en situation d'«inéligibilité», à la
différence d'une minorité d'autres candidats de la même promotion, estiment
faire l'objet d'une mesure «discriminatoire injustifiée» vu que c'est
l'administration qui a décidé des dates de tenue des examens de chacune des
spécialités. Au niveau de la faculté de médecine d'Oran, à peine cinq ou six
candidats dans les deux spécialités de pharmacologie et de botanique peuvent
prétendre passer le concours de maître-assistant, affirment les diplômés, vu
que les concernés ont passé leurs examens avant la date du 8 décembre. Le
reste, soit plus d'une centaine de diplômés, reste sous le coup de l'article 03
de l'arrêté du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique. Il semblerait que la situation soit similaire aux deux autres
régions du pays, à savoir le Centre et l'Est, avec une majorité écrasante de
candidats qui aurait été rendue inéligible par cet article controversé.
Il est à noter, par ailleurs, que pour prétendre prendre part au
concours, les candidats doivent déposer leurs dossiers auprès de
l'administration de la faculté de médecine la plus proche du lieu de leur
résidence. Selon l'article 4 dudit décret, «la date de clôture des inscriptions
au concours est fixée à trente (30) jours à compter de la date de publication
du concours», soit avant le 15 janvier 2011. Une échéance qui laisse peu de
temps aux candidats évincés pour faire valoir leur droits auprès des instances
compétentes, ce qui accentue encore plus la tension et la frustration des
concernés. En plus, l'administration de la faculté de médecine d'Oran «refuse
de délivrer aux diplômés d'après le 08 décembre 2010 leurs attestations de
réussite, prétextant donner la priorité pour le moment uniquement aux candidats
éligibles pour le concours», affirment encore les protestataires. Un refus,
disent-ils, qui ferment devant eux la porte à d'autres concours, notamment à
l'étranger. Les mêmes sources considèrent cette «polémique sur la date des
diplômes» comme une «manÅ“uvre opérée d'une manière délibérée dans le but est
d'éliminer les candidats ayant le plus de mérite du concours au profit d'une
minorité de privilégiés ». Ils ajoutent que si les pouvoirs publics ne
réagissent pas rapidement pour rectifier cette «injustice», un très grand
nombre des quelque 1.296 postes de maîtres-assistants devant être pourvus au
titre de ce concours risque de demeurer vacants.
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Posté Le : 12/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com