Algérie

Concessionnaires automobiles



Concessionnaires automobiles
Les prix des véhicules neufs auprès des concessionnaires en Algérie ont connu une hausse extravagante. Le montant d'un véhicule neuf, toutes marques confondues, a tout simplement doublé, depuis le début de ce mois d'avril. Aucune logique économique ne justifie cette hausse décidée d'une manière unilatérale. L'argument brandi, à chaque fois, par certains concessionnaires sur la parité du dinar algérien ne tient pas la route, de l'avis de certains experts que nous avons consultés.En effet, selon eux, même si le dinar est déprécié et perdu de sa valeur, ces derniers mois, il n'en demeure pas moins que cela ne justifie, en rien, de doubler systématiquement les prix des véhicules. Selon nos interlocuteurs, les concessionnaires automobiles sont, en fait, en train de gagner plus ce qu'ils ont perdu en volume.Explications : Le quota d'importation de véhicules imposé par le gouvernement a fait perdre des milliards de dollars aux concessionnaires. Ces derniers, toujours de l'avis de nos experts, pour faire face à ce manque à gagner ont opté pour la solution la plus simple, à savoir : doubler les prix. Sachant que les revendeurs qui exercent dans le circuit informel, constituent l'essentiel de la clientèle des concessionnaires, les véhicules sont vendus sans souci. Il y a même une rupture de stock en dépit des prix, pour le moins, exorbitants. Certains concessionnaires, devant l'absence de contrôle des autorités de l'Etat, ont même trouvé mieux. Les anciens stocks qui n'ont pas trouvé preneur sont en train d'être écoulés aux nouveaux prix. Une IBIZA dont le prix ne dépassait pas les 130 millions de centimes, il y a quelques mois, est proposée actuellement au Show room des Dunes, à Alger à 220 millions de centimes.« Nous sommes en train d'écouler notre ancien stock avec les nouveaux prix » nous a fait savoir, en catimini, un agent commercial de la marque espagnole. Il faut savoir que les prix ne sont plus affichés, au niveau de ce Show room. Tout se passe de bouche à oreille.Au Show room de Peugeot à Oued Semar, à Alger, c'est le désert total. Le ballet de clients et de badauds que connaissait ce Show room, qui abrite, également, la direction générale de Peugeot Algérie, a disparu. Quelques véhicules sont exposés à des prix, pour le moins incroyables, il y a seulement une année. Une Peugeot 301 qui ne trouvait pas preneur à 130 millions était affichée, hier, à plus de 180 millions de centimes. La 208, la voiture prisée des jeunes Algériens est quant à elle, hors de prix. Ce modèle a connu une hausse de prix de plus 100 millions de centimes, pour certains segments.Nos tentatives de joindre les responsables de Peugeot étaient vouées à l'échec. En effet, nous nous sommes déplacés à la direction générale mais la préposée à l'accueil ne voulait rien savoir et exigeait de prendre un rendez-vous au préalable.Les marques Volkswagen et Audi ne sont pas en reste. Des hausses vertigineuses des prix sont, également, affichées par la marque allemande. On a l'impression que les concessionnaires se sont donné le mot, depuis le début de l'année.En fait les véhicules commercialisés, en Algérie, sont les plus chers au monde alors qu'ils sortent pour la plupart des mêmes usines. Le gouvernement qui a mis en place, depuis le 15 avril 2015, un cahier des charges sur les normes automobiles et imposé des quotas d'importation devrait, également s'intéresser de plus près aux prix prescrits par les concessionnaires automobiles, au risque de revivre l'expérience de la taxe automobile, imposée aux concessionnaires et que le citoyen lambda continue de s'acquitter de sa poche.




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