Le chanteur arabo-andalou, Saâd Eddine El Andaloussi, a animé, avec brio, dimanche soir, un récital de musique dans le patio du palais de la culture Moufdi Zakaria, à Kouba.
Après deux concerts réussis, donnés la semaine dernière au théâtre de Verdure Laâdi Flici et à l'auditorium de la Radio nationale, Saâd Eddine El Andaloussi a gratifié son public d'une troisième gaâda andaloussia, digne de ce nom. Avec le talent qu'on lui reconnaît depuis plus de deux décennies et demie, Saâd Eddine a su doser avec parcimonie les ingrédients nécessaires pour satisfaire ses fans. Des mélomanes ravis de retrouver leur chanteur maîtrisant son art uniquement durant les veillées ramadhaneques. Sâad Eddine s'en défend, en disant qu'il aimerait bien animer d'autres concerts tout au long de l'année en Algérie ou encore participer à des festivals à travers le territoire national, mais les sollicitations font défaut.
Ainsi, durant deux heures et demie non-stop, le ténor a présenté des reprises de morceaux choisis, oscillant entre l'aâroubi et l'andalou. Le soirée est étrennée par deux aroubis dont Ana El Mehmoun Bil Gharam et Min ibed Irayi El Hebeb, du grand poète Mohamed Belkbabpti, suivi d'une série de khlass. L'ambiance monte crescendo. Les titres s'enchaînent. Le public n'est pas avare en youyous et en applaudissements. De sa voix chaude et mélodieuse à la fois, Sâad Eddine El Andaloussi se prête à volonté au jeu de la fluctuation vocale. Ses sonorités mélodieuses se laissent savourer avec entrain, laissant place à une méditation certaine. La deuxième partie de la soirée était des plus entraînantes et épicée.
D'incontournables titres sont à l'honneur, au grand bonheur des présents. Citons parmi ces titres, entre autres, Achqi Fezzine nçaha, Ait Ma Neddemmem (hawzi), Bellah Yabn El Warchen (hawzi), Besmellah Bdit Nzemem, Mahla Ainik Mahla El Achiya, Khallouni Maa Hibbi (mezdj de deux zadjel), Mahla El Achiya, Hamratou nourassi, Ya berradj. Si certains spectateurs, par pudeur, se sont contentés de bouger sur leur siège, un jeune homme a relevé le défi en se levant pour effectuer des mouvements de danse très étudiés. Cette sublime soirée s'est clôturée avec cette ultime chanson de référence, en l'occurrence Ya nadim Sâa Hani âa. En parfait maestro, Sâad Eddine El Andaloussi a su allier le jeu de l'orchestration et du chant. L'artiste était entouré de ses complices de scène, à l'image de Malek au banjo, Sid Ali à la mandoline, Nassim Bach Toubdji au violon alto, Hichem au tar et Manil à la derbouka.
Sâad Eddine El Andaloussi a été, dès son jeune âge, bercé dans les coulisses d'une famille de mélomanes. A treize ans, il commence à se produire sur la scène. Une fois sa licence en poche, il décide d'approfondir ses connaissances en musicologie à la Sorbonne Paris IV. Après un DEA, il entreprend une thèse ayant pour thème «Etude analytique des formes musicales algéroises». Sâad Eddine est reconnu par ses pairs comme un spécialiste de la musique arabo-andalouse ainsi que maître dans l'interprétation de cette tradition. Installé en France depuis quelques années déjà, il a animé de nombreuses conférences à travers le monde. Il est, depuis 2002, professeur à la Cité des arts, où il enseigne, sous la houlette de l'ensemble El Andaloussia de Paris, le chant andalou et la technique vocale à des personnes de tous les horizons culturels, et ce, en cours individuel ou en chorale.
L'artiste s'est produit dans des lieux prestigieux tels que l'Institut du Monde arabe, la grande cathédrale d'Evry, avec l'Orchestre philharmonique international de Paris, sous la direction d'Amine Kouider à l'Unesco, la Sorbonne, les Centres culturels algérien, égyptien et syrien, le Café de la danse, la cité des Arts, la Maroquinerie, l'Espace Rachi et l'Espace Reuilly. Il a participé à de nombreux festivals dans le monde. En Algérie, il était présent au Festival de musique arabo-andalouse en hommage à Sadek El Bedjaoui, à Béjaïa, au Maroc, aux 1res rencontres de Tanger, en Espagne aux Rencontres des conservatoires du bassin méditerranéen à Séville, au Portugal, Festival des musiques médiévales, en Allemagne, aux USA «Very special Arts Festival». Il est à noter qu'après son escale à Alger, Sâad Eddine El Andaloussi se produira le 13 novembre à l'Institut du Monde arabe à Paris. Il animera également un concert en hommage à Lilli Boniche, le 28 novembre prochain, au niveau de la mairie du 14e arrondissement à Paris. Â Â Â
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Posté Le : 31/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nacima Chabani
Source : www.elwatan.com