Algérie

Concert de Mehdi Bilel Ghazi au siège de la radio



Les notes bleues d?un pianoman ! Mehdi Bilal Ghazi a donné un concert avant-hier à l?auditorium de la Radio nationale. Tous ceux qui y ont assisté en sont sortis heureux. A peine âgé de 17 ans, le jeune virtuose, de retour du Québec, où il suit une formation poussée au conservatoire de musique, en impose par sa manière de jouer peu commune. La chaleur qui y sévissait n?a fait qu?enhardir encore plus ce pianiste. La gestuelle y est assurément, avec en plus dans le regard, cette lueur que l?on ne retrouve que chez les génies précoces. Celui qui ne rêvait, nous révèle-t-il, que d?avoir un piano chez lui, en est arrivé à travailler avec les grands, sous la baguette d?Alain Lefèvre, grand pianiste canadien, lequel l?a découvert lors de son passage à Oran en 2005. Sous le charme, le pianiste québécois l?invitera à participer à son récital, avant d?en faire un de ses élèves attitrés. Pour sa part, l?ambassadeur du Canada, Robert Peck, a su déceler son talent et le fera bénéficier d?une bourse qui le mènera au centre d?art d?Orford, au Québec. Les institutions nationales, elles, n?en feront guère cas. Il a fallu l?intervention de gens de bonne volonté, comme les Canadiens, pour voir évoluer au grand jour celui que tout le monde compare à Iguerbouchène. Les morceaux interprétés par Ghazi sont de ceux que les initiés considèrent comme les plus difficiles, toujours sans textes et sans support visuel. Les spectateurs ne s?y sont pas trompés en applaudissant Ghazi qui se révéla un grand pédagogue. Il ne se fera pas violence, d?ailleurs, pour donner des indications sur les compositeurs. Il commencera son « périple » avec l?Italien Baldassare Galuppi dit « Il Buranello », un contemporain de Casanova. Suivra la sonate k333 de Mozart, musicien « adulé » par son paternel, présent parmi le public. Les impressionnistes ne sont pas en reste puisque deux mouvements de Claude Debussy qui marquera ce courant seront joués : La soirée dans Grenade et Le jardin sous la pluie. Avant l?entracte, Ghazi, toujours ingénieux, jouera, en hommage à ceux qui l?ont pris sous leurs ailes, l?ambassadeur et son maître Lefèvre, un « inqlab zidane » Yarche Fetane, mode du cru. Par la suite, il fera une escapade intéressée dans le pays des tsars. Il jouera deux préludes en do mineur et sol mineur de Rachmaninov, musicien qu?il n?a découvert que récemment. « Je regrette de ne l?avoir pas fait très tôt », insiste-t-il. Le jeune pianiste clôturera en apothéose le concert avec Chopin, musicien qui n?a pas su faire l?unanimité autour de son ?uvre. Des jeunes de l?Orchestre musiciens (OJM) se produiront sur scène en première partie du spectacle. Un concerto grosso en sol mineur de Corelli a été joué par ces jeunes, mis sous la houlette d?Elise Gauthier-Villars. Lotfi Saïdi d?El Harrach, âgé de 22 ans, en est l?un d?eux. Les mots bien sentis de Lefèvre sont tout trouvés sur ces musiciens en herbe : « Je rêve de voir le nom de Mehdi Bilal Ghazi et de nombreux autres jeunes Algériens sur la liste des grands compositeurs universels. »


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