Algérie

Concert de Lidia Pujol en ouverture



Concert de Lidia Pujol en ouverture
Eclairé par quelques bougies, son orchestre était composé simplement d'une contrebasse (Miquel Angel Cordero), un violon (Mohamed Souleiman) et un mandole (Mohamed Ayoub), quelque-fois d'un t'bel, pour accompagner magnifiquement la voix limpide de Lidia Pujol. L'artiste catalane fit son entrée sur scène en empruntant son chemin côté public, agréablement surpris de la voir si proche. Durant deux heures, elle a déroulé un répertoire d'une quinzaine de chansons d'amour, qui, bien qu'incomprises par l'auditoire, dans leur sens intégral, ont fait mouche tant l'artiste a fait preuve de subtilité d'interprétation et d'enthousiasme. Robe blanche en dentelle, pieds nus et le visage à peine visible sous une chevelure aux quatre vents, Lidia, à l'allure mi-ange, mi-sauvage, a manifestement pris du plaisir en chantant mais aussi a donné du plaisir pour son public qui s'est montré plein de gratitude en lui accordant une longue et enthousiaste standing-ovation.Chaque chanson interprétée commence d'abord par une lecture de quelques vers du livre « l'Ami et l'Aimé » de Raymond Lulle. « Dis-moi, Ami, à qui appartiens-tu ' A l'Amour. Qui t'as engendré ' l'Amour. Où es-tu né ' A l'Amour. Qui t'a nourri ' Amour. De quoi vis-tu ' D'Amour. Quel est ton nom ' Amour. D'où viens-tu ' D'Amour. Où vas-tu ' A Amour. » Même si l'on ne comprend pas le catalan, le chant de Lidia Pujol, doux, rauque ou aérien, appuyé d'une gestuelle sobre et théâtrale, traduit tous les sentiments qui le parcourent. Elle chante le Beau et l'Amour, dans un style qui donne à penser aux troubadours. Le public a d'ailleurs bien répondu à ce répertoire de chansons qui, comme elle l'explique, est inspiré de l'?uvre de Raymond Lulle, traité par un livre de Teodor Suau, que la chanteuse avait découvert, la faisant tomber amoureuse du « fou d'amour ». Ce concert, suivi d'une représentation de l'association musicale Ahbab Cheïkh Saddek El Bejaoui, a officiellement ouvert le colloque international sur Raymond Lulle et ses fameuses « disputes » avec les savants de Béjaïa, il y a plus de sept siècles, en 1307 plus précisément, entamant, pour l'époque, un singulier dialogue interreligieux. Ce colloque, a expliqué le président de Gehimab, le Pr Djamil Aissani, fait partie d'un programme d'une cinquantaine de manifestations à travers le monde (USA, France, Allemagne, Angleterre...) célébrant l'année Lulle, l'objectif étant de rendre lisibles les perceptions actuelles de ces fameuses discussions. Outre les représentants de différentes institutions locales et nationales, les spécialistes de Raymond Lulle, il est à noter la présence de représentants de l'ambassade d'Espagne à Alger, de l'institut Raymond Lulle et de l'institut européen de la Méditerranée (Barcelone). Des personnalités marquantes seront également présentes, à l'instar de Saïd Chibane, ancien ministre des Affaires religieuses, Mustapha Chérif, philosophe, ancien ministre également, Monseigneur Henri Tessier, archevêque émérite d'Alger, Roger Albinyaha Saigi, directeur général de l'institut européen de la Méditerranée, et tant d'autres.


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