Algérie

Concert avec le groupe malien, «Tartit»



Le groupe malien, «Tartit» de musique touareg a animé mercredi soir à Alger un concert de chants traditionnels et ancestraux, extraits pour la plus part, de leur dernier opus, dans une ambiance festive.Le public relativement nombreux de l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh a pu assister 65 mn durant, au concert intitulé «De Tombouctou à Alger», du groupe Tartit, appréciant une quinzaine de pièces essentiellement tirées de «Amankor» (l'exil), son dernier opus, sorti en mars dernier.
Sous des salves d'applaudissements, les dix membres de la formation targuie, dont la cheffe du groupe, Fadimata Walett Oumar, sont entrés en scène, occupant leurs places, postures assises, à l'exception de deux musiciens aux guitares électriques qui sont restés debout, de part et d'autre de l'orchestre. «Afous dafous», «Yahoyé», «Leiliya», «Asaharaden», «Haoua», «Amankor», «Tarhanin», «Akaline», «Tamat», «Tanminak», «Tiliaden N'Asahara» et «Efaghane», figurent parmi les thèmes mélodiques aux gammes pentatoniques, répétés en ch?ur par l'ensemble, dans des cadences ternaires entrainantes.
Les musiciens du groupe, dont leur doyen, Amano Ag Issa, chantaient et assuraient le travail d'accompagnement avec des clapes de mains saccadés, et des youyous nourris, jouant aux instruments de percussion posés à même le sol.
Le thème de chaque pièce interprétée, était d'abord annoncé par une des six musiciennes de la troupe, jouant à l'Imzad, vièle monocorde traditionnelle de la musique berbère, inscrite en décembre 2013 au patrimoine mondial de l'humanité par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco).
Le public, cédant au relâchement, a apprécié debout, toutes les pièces du répertoire, savourant chaque instant de la soirée dans la délectation.Interagissant avec les spectateurs, Fadimata Walett Oumar n'a pas caché «sa peur», de se produire dans une «aussi grande et belle salle», se voyant vite rassurée ensuite, a-t-elle lancé à l'assistance, par la présence d'un «merveilleux public de mélomanes».
La musique «hypnotique» du groupe Tartit, marque le «retour tant attendu des gardiens emblématiques» d'une «culture en crise» et diffuse le message de «l'amour et de la paix» en transportant son public dans «les grandes étendues du désert», peut-on lire sur un document de présentation du groupe. Fondé en 1995 avec une vingtaine de musiciens originaires de la région de Tombouctou (Mali), le groupe «Tartit» ou «union», en tamachek (variante terguie de la langue amazigh), a connu durant les années 1990 quelques perturbations, qui ont ralenti son élan créatif, dues à l'instabilité qu'à connu la région durant ces années. Digne représentant de la culture touarègue à travers le monde, le groupe a pris part à plusieurs évènements à l'échelle internationale, à l'instar du Festival «Voix de femmes» à Liège en Belgique (1995) et le Festival au Désert à Essakane, (2003), exportant sa culture dans différents pays, comme les Etats Unis d'Amériques.
Se produisant aux côtés de grands noms de la musique traditionnelle, à l'instar de Tinariwen et d'Ali Farka Touré, le groupe Tartit s'est allié en 2006, avec Afel Bocoum et Habib Koité pour former avec eux le collectif, «Désert Blues», tout en gardant un ?il sur la production. Après la sortie de, «Amazagh» (1997), «Ichichila» (2000) et «Abacabok» (2006), «Amankor» ou l'exil, est le quatrième album du groupe Tartit, attendu vendredi à Rome (Italie). Programmé à Alger, pour une représentation unique, le concert «De Tombouctou à Alger», du groupe Tartit, a été organisé par l'Opéra d'Alger, sous l'égide du ministère de la Culture.


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