Algérie

CONCERT Akli Yahiatène épate ses fans par sa seconde jeunesse



Le public de Tizi-Ouzou a vécu une soirée artistique mémorable, animée à la maison de la culture au titre du programme «Spécial Ramadan» par l'inusable chanteur Akli Yahiatène (82 ans) qui a épaté ses admirateurs par sa seconde jeunesse.
C'est vers 23 heures qu'il apparut sur scène sous un tonnerre d'applaudissements et de youyous stridents. Resplendissant de santé à vue d'œil et jouissant d'une vitalité que lui envieraient bien des jeunes, « DaAkli», comme aiment à le nommer ses intimes, nargue bien les aléas de la vieillesse : droit comme un «I», mine pimpante, regard de lynx, chevelure noire, sont autant de signes attestant d'une seconde jeunesse de l'artiste. Pourtant, Yahiatène n'a pas été toujours gâté par la vie, pour avoir vécu un orphelinat précoce dans les montagnes du Djurdjura, avant de goûter à l'amertume de l'exil, avec en prime un séjour dans les geôles coloniales, pour son engagement pour la cause nationale. Mais par son talent d'artiste, l'enfant d'Ath Mendes a su transformer ses peines et privations en un précieux capital, consistant en une discographie de plus d'une centaine de chansons, dont des succès immuables qui ont été interprétés par l'artiste durant cette soirée de samedi, tel le tube Ya el menfi (O exilé), une mélodie émouvante composée durant la guerre de Libération nationale. La salle pleine à craquer a repris en chœur ce cri d'indignation poussé par les damnés de la terre pour apprivoiser la prison et dénoncer leurs bourreaux. En entonnant A yaxxam(Ô maison), l'artiste a suscité, en cette soirée de samedi, une ambiance émouvante communiant avec le public. Composée juste après l'indépendance, cette chanson est un appel pathétique au devoir de mémoire, pour ne pas sombrer dans les méandres de l'ingratitude et de l'individualisme minant les «piliers» de la Maison et fragilisant ses fondements de solidarité et de cohésion. L'auteur s'insurge, dans cette chanson, contre ceux qui ont brisé le bonheur collectif, incarné par l'esprit de partage et de solidarité entre les membres d'une même communauté, en lui substituant une culture outrancière de l'intérêt personnel, exposant la «Maison» à la ruine et à l'abandon. Une grande partie des chansons déclinées durant cette soirée a été consacrée à la femme algérienne et à l'exil (deux thèmes inséparables), pour rendre hommage à sa beauté et sa capacité de résistance aux aléas de la séparation, contraignant les hommes à aller loin pour gagner leur vie, en confiant la garde de la famille à la femme restée au foyer. Lors de cette soirée, qui a duré plus de deux heures dans une salle archicomble, le public a su admirablement accompagner l'artiste en reprenant en chœur les refrains des chansons, sous l'instigation de l'artiste octogénaire, qui n'a pas hésité à esquisser, sur scène, des gestes de déhanchement, en signe d'invitation des spectateurs à la danse. A la fin du spectacle, beaucoup de jeunes se sont déclarés «enjoués par le second souffle de Da Akli».


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