Si des mesures sont prises pour qu'aucun cas d'Ebola ne prenne le chemin vers notre pays à travers les liaisons aéroportuaires, qu'en est-il des frontières Sud, ouvertes à tous les vents ' La migration des populations africaines vers notre pays est-elle soumise à des restrictions ou à des contrôles ' Pas si sûr, pour des frontières aussi vastes que les nôtres, des frontières qui comme tout le monde le sait sont de véritables passoires pour tous les trafics. Installer des dispositifs au niveau des aéroports et omettre de prendre les mesures adéquates pour ce qui est des frontières, c'est comme si on se cachait les yeux à l'approche d'un danger alors que tout le corps est exposé à ce danger. D'autant plus qu'un pays frontalier, le Mali pour ne pas le nommer, vient d'enregistrer un premier cas qui a abouti au décès de la personne en question -une fillette de deux ans- et qui a conduit les autorités sanitaires de ce pays à mettre en quarantaine toutes les personnes avec lesquelles elle était en contact. On ne cesse pas de déclarer, dans toutes les situations, que notre pays est à l'abri (y compris -des allégations faites il y a quelques années- pour ce qui est de la crise économique qui frappe de plein fouet le monde entier). Aujourd'hui, on persiste à affirmer encore qu'il n'existe aucun risque et que la maladie d'Ebola ne nous touchera pas, certains arguant que nous n'avons ni un climat tropical favorable au développement du virus, ni ces mammifères nocturnes volants appartenant à l'espèce frugivore, les coupables de cette épidémie qui touche l'Afrique et qui menace la Planète. Oui, mais nous avons des frontières et ce que nous n'avons pas chez nous nous pouvons «l'importer», ou plus exactement, peut s'infiltrer à travers des mailles trop permissives. Il n'est en aucun cas question de remettre en cause l'esprit de solidarité dont fait preuve l'Algérie, une des caractéristiques de ce pays et de son peuple et que nous avons loué ici même dans ces colonnes. Notre pays s'est ouvert à ceux qui fuient la guerre et qui cherchent un abri, un lieu sûr, pour échapper à la mort et au désastre qui s'est emparé de leur contrée. Mais accueillir ces populations en détresse signifie-t-il les lâcher dans la nature et provoquer ainsi l'anarchie ' Des terrains vagues sont investis à la tombée de la nuit par de nombreux Maliens qui se livrent, dès le lever du jour, à la mendicité à travers les rues de toutes les villes du pays. Des enfants en bas âge se précipitent vers les véhicules en circulation, s'exposant au danger. Il n'y a pourtant rien à inventer. Dans les pays où les réfugiés syriens ont trouvé abri, des campements comportant toutes les commodités ont été créés, offrant des prestations de santé au sein d'infrastructures où exercent des équipes médicales, et permettant aux enfants de maintenir le lien avec l'enseignement dans des écoles installées au sein même de ces campements. Dans notre pays, l'image de ces familles entières se livrant à la mendicité est insoutenable. C'est dire la défaillance des pouvoirs publics qui, faut-il le répéter, pourrait être incapables d'empêcher l'infiltration de cas d'une épidémie difficile à juguler. Non, on ne peut pas décréter que notre pays est à l'abri tout en agissant au petit bonheur la chance. Ce serait compter sur notre bonne étoile. R. M.
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Posté Le : 27/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachida Merkouche
Source : www.latribune-online.com