Algérie

Comptabilité macabre



Comptabilité macabre
Nous sommes à quelques jours du Ramadhan, mois où les accidents de la circulation connaissent un pic. La vigilance est de mise.Les ministres de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et des Transports, respectivement MM. Abdelmalek Boudiaf et Boudjemaâ Talai, se sont rendus, hier, au chevet des blessés. La sollicitude des représentants du gouvernement témoigne de l'importance du drame, mais n'absout pas l'Etat de sa responsabilité dans la progression quasi exponentielle du nombre des morts sur nos routes. Les deux ministres ont rassuré les blessés sur la qualité des soins dont ils vont bénéficier, mais que diront-ils donc aux familles des 32 personnes mortes calcinées' La question n'est certainement pas à poser au ministre de la Santé, mais il faut bien souligner que celui du Transport doit répondre à celle qui a trait à un certain laxisme dans l'application du Code de la route. Toutes les mesures prises auront été juste cosmétiques, car dans le cas de figure de cet accident précisément,la loi prévoit l'installation de «mouchards» dans les véhicules lourds de transport public. Manifestement les chauffeurs du bus et du camion n'étaient pas contrôlés selon la loi.Une loi qui ne peut apparemment rien contre ce terrorisme routier qui, chaque année, tue 4600 Algériens et en blesse 55.000 autres.En fait, il n'y a pas un jour qui passe sans qu'il n'apporte son lot de victimes. En dépit de la gravité de ces accidents, de plus en plus nombreux et meurtriers, l'Algérie ne figure toutefois pas, dans le «top» des classements mondiaux des pays où surviennent les pires accidents.En effet l'Algérie se trouve à la 98ème place dans un classement qui concerne 190 pays à l'échelle mondiale des accidents routiers et occupe la 42ème position en Afrique. Mais cette position ne doit pas être prise comme argument. Les accidents de la route, ce sont des vies humaines qui partent bêtement. Durant le premier trimestre, 918 morts et 11 919 blessés ont été comptabilisés. Mais si le nombre d'accidents a baissé de 12%, celui des morts et des blessés est en hausse respectivement de 7 et 11%. Les mesures prises par les pouvoirs publics et qui devaient être mises en application depuis, telles que l'obligation de suivre une formation après l'obtention du permis de conduire pour les conducteurs de poids lourds, ainsi que la mise en place de chronotachygraphes qui enregistrent la vitesse de ces véhicules, allaient sûrement réduire le nombre de ces accidents routiers meurtriers. Mais cette disposition est restée lettre morte.En dehors des villes, comme dans ce tronçon meurtrier entre Aflou et Laghouat, les accidents de la route ont tendance à augmenter pendant le mois sacré. Le changement du rythme de vie durant le Ramadhan, provoque des conséquences néfastes sur la circulation routière. Le constat est effrayant à plus d'un titre. Ainsi, près de 180 personnes ont trouvé la mort et 1 255 autres ont été blessées dans des centaines d'accidents routiers survenus dans le pays pendant le dernier Ramadhan. Ce dernier fut assez «sanglant» pour permettre à la presse de parler de «terrorisme routier»!Les services de sécurité et la Protection civile ont, pour leur part, fait le point pour cette période en indiquant que chaque année, et en dépit des efforts et des campagnes de sensibilisation, le nombre de morts sur l'asphalte s'alourdit régulièrement.Ainsi, selon un bilan établi par les services de la Gendarmerie nationale, des dizaines de victimes succombent à leurs blessures pendant ou après leur évacuation à l'hôpital. «180 personnes sont décédées et d'autres ont été blessées dans 744 accidents de la route survenus entre le 18 juin et le 1er juillet» de l'année écoulée, soit en pleine période de Ramadhan.Les services de la PC dressent au quotidien des bilans accablants faisant état de dizaines de morts par jour. De véritables scènes de choc au quotidien ont cours sur nos routes. Des véhicules explosés, des corps disloqués, pis encore, des familles entières déchirées et la vie qui se brise à cause d'un geste irresponsable.Pour le mois sacré, les vrais dangers se situent entre 18h et 20h. «17 personnes ont trouvé la mort et 20 autres ont été blessées dans 11 accidents de la circulation qui ont été enregistrés durant le dernier jour du Ramadhan 2015», a indiqué le dernier bilan établi par les services de la Protection civile.


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