Près de six millions de diplômés sont sortis des universités algériennes depuis l'indépendance. C'est là a priori une performance annoncée par le ministre de l'Enseignement supérieur que de nombreux pays envieraient. Elle sous-entend que des budgets colossaux ont été investis pour la formation de hauts niveaux pour que le ministre puisse aujourd'hui s'étendre sur des chiffres atteints en faisant bien des jaloux.Trente centres de recherche, 1.564 laboratoires au sein des universités, 85.000 publications scientifiques et plus de 400 brevets d'invention sont affichés par le premier responsable de l'Enseignement supérieur. En parallèle, le même jour, le président de la République a laissé entendre pour que l'économie d'un pays soit solvable, il n'était pas indiqué qu'elle se base sur l'importation de l'étranger de 90% des produits nécessaires à sa population. Il n'avait pas besoin de s'appesantir sur cette remarque pour comprendre que l'Algérie n'était pas loin de cette situation. L'une et l'autre de ces deux déclarations posent alors la problématique d'une contradiction entre l'étalage des chiffres et le condensé de la réalité sur le terrain.
Dans le brossage de ses énoncés, le ministre aurait dû rafraîchir son tableau chiffré en indiquant le nombre des diplômés chômeurs pour que soit éclaircie l'inadéquation réelle entre la masse savante formée par centaines de milliers par l'université chaque année et les flagrantes excroissances économiques que l'Algérie subit. Il prend soin de souligner au passage la qualité des universitaires formés à grands frais. Mais entre le donné et le reçu, le paradoxe est flagrant pour que l'on se satisfasse des résultats auxquels le pays a abouti.
Il est vrai que l'ensemble des distorsions a des causes profondes. Les unes objectives dues à la volonté de réhabilitation sociale d'un peuple hier encore asservi par le colonialisme. Les autres subjectives parce que l'on n'a pas maîtrisé toutes les vérités de la saine économie.
La solution de l'énorme équation a la particularité de ne pas se limiter à la simple comptabilité des chiffres et des énoncés.
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Posté Le : 12/10/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdou BENABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com