Comprendre le détenu pour éviter la récidive Gestion des établissements pénitentiaires à l'anglaise

Le bon traitement des prisonniers pourrait mener à réduire la récidive. C'est l'objectif auquel veut parvenir l'administration pénitentiaire en Algérie, en s'appuyant sur l'expérience britannique. Un modèle qui prône, outre l'amélioration de l'infrastructure pénitentiaire, le rapprochement des gestionnaires des détenus. Hier, lors du deuxième jour des travaux du séminaire sur la planification stratégique dans la gestion des établissements pénitentiaires, l'expert Luck Serjaent, directeur régional à l'administration nationale de la gestion des délinquants au Royaume Uni, a souligné qu'une meilleure gestion des prisons repose en premier lieu sur la sécurisation des lieux. « Il ne faut jamais mettre la population carcérale en conflit, soit entre les détenus ou avec leur administration », conseille-t-il. M. Serjeant a fait part des problèmes de drogues auxquels étaient confrontées les prisons de son pays. « Les prisonniers étaient dans la majorité des cas dépendants de différentes drogues, d'où l'urgence de les soumettre à des cures de désintoxication. Une mesure d'urgence pour les sécuriser et améliorer leur conditions de vie en milieu carcéral », a souligné M. Serjeant, estimant qu'il faut qu'il y ait un feed-back entre le détenu et les responsables de son établissement. Selon l'intervenant, le gestionnaire d'un établissement pénitentiaire doit maîtriser tous les aspects et toutes les données liées à cet environnement. Une connaissance qui profite aux détenus et à la hiérarchie de l'établissement. Un rapprochement qui favorise énormément la protection du public contre les criminels l'es plus dangereux. Il attribue la réussite de l'expérience de son pays à l'implication de tout le staff dirigeant de l'établissement dans la gestion et à l'ouverture des prisons à toute visite d'inspection et aux sessions d'évaluation. « Les experts britanniques peuvent projeter en Algérie, ce qu'ils tentent de faire au Royaume Uni », a souligné M. Serjeant. Il précise que les visites d'inspection bimestrielles effectuées au niveau des prisons de son pays, par les autorités, les représentants de la société civile ou les ONG permettent aux détenus de soulever les problèmes auxquels ils sont confrontés. « Les visites d'inspection ne servent pas à contrôler les lieux, mais à améliorer les choses dès lors que la prison est considérée comme une entité publique censée être transparente », a-t-il ajouté. Abondant dans ce sens, Mokhtar Fellioune, directeur général de l'administration pénitentiaire estime que la situation des établissements pénitentiaires s'est nettement améliorée. Elle le sera davantage, après la généralisation du processus adopté par les Britanniques.