Algérie

Comprendre l'histoire nord-africaine à travers sa scripturalité



Voici une ?uvre qui pourrait intéresser les chercheurs et autres spécialistes de la présence berbère dans la région nord-africaine. Aït Ali Yahia Samia, titulaire d'un doctorat en langue et culture amazighes et maître de conférences à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou (spécialité civilisation), a abordé le sujet à travers une étude sur l'histoire ancienne de l'Afrique du Nord, déjà traitée en 2012 dans sa thèse de doctorat publiée aux ?uvres universitaires européennes.L'?uvre se présente sous forme d'une série de questions qui tentent de répondre à une problématique, celle de savoir si les deux Berbéries centrale et occidentale ont utilisé le même alphabet et quelles sont les convergences ou, à défaut, les divergences de leurs modes scripturaires.
Selon l'auteure du livre, "le libyque", écriture des anciens Berbères, tire son nom de Libye, terme par lequel les Grecs désignaient l'Afrique ou encore de "Lebou", terme par lequel les Pharaons désignaient la partie occidentale de l'Egypte. "Il couvre une superficie allant des îles Canaries jusqu'en Libye et de la Méditerranée jusqu'au Niger."
"Au Maghreb, poursuit l'universitaire, les inscriptions libyques se répartissent entre le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye." Ce travail consiste ainsi "à réunir, autant que possible, toutes les stèles de la Berbérie centrale (Algérie) et de la Berbérie occidentale (Maroc) portant les inscriptions libyques déjà connues ainsi que les inédites pour en faire une étude descriptive qui comprendrait l'analyse de leurs formes, leurs fréquences et une étude comparative entre les inscriptions libyques des deux Berbéries".
Selon Mme Samia Aït Ali Yahia, l'objet de cette recherche de 656 pages est l'étude des particularités de ces inscriptions afin de faire ressortir l'alphabet utilisé par les deux Berbéries et ainsi répondre à la problématique suivante : "Est-ce que la Berbérie centrale a utilisé le même alphabet libyque que la Berbérie occidentale '" L'auteure compte à son actif plusieurs participations à de nombreux colloques internationaux sur la question, à l'image de ceux qui se sont déroulés au Maroc, en Tunisie, en Espagne et en France.
Samia Aït Ali Yahia, qui a déjà à son actif un premier ouvrage intitulé Les stèles à inscriptions libyques de la grande Kabylie, publié chez les éditions L'Odyssée de Tizi Ouzou, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, puisqu'elle a déjà en tête des projets dans le cadre de ses recherches à travers les peintures rupestres en Kabylie, comme le site d'Ifigha de Boudjima, une stèle à Béjaïa ou encore à travers les tatouages. Elle nous révélera à ce propos qu'elle a déjà collecté un grand nombre de motifs sur la région de Kabylie.
Cependant, la chercheure aurait souhaité participer au dernier colloque international sur le royaume des Massaessyles qui s'est déroulé en septembre 2018 à Aïn Témouchent, qu'elle a appris tardivement, afin de pouvoir apporter certains éclaircissements sur la question, notamment sur les inscriptions libyques de Siga 1 et Siga 2 et qui pourraient constituer un complément à la communication de Rabie Oulmi, docteur en histoire et archéologie au Maghreb antique de l'université de Batna sous le thème "Les inscriptions libyques de Siga : étude linguistique et épigraphique" se basant sur des fouilles entreprises en 1937 par Pierre Grimar à Siga/Takembrit, port de Maurétanie (ouest de l'Algérie) qui ont permis de découvrir deux inscriptions libyques.

M. LARADJ


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