Algérie

Complexe aluminium Algal+ de M'sila : le conflit s'éternise et tourne à l'agression



Complexe aluminium Algal+ de M'sila : le conflit s'éternise et tourne à l'agression
Les tribunaux saisis par la direction du complexe avaient pourtant jugé illégales les revendications des grévistes réclamant la nationalisation de cette usine qui avait, rappelons-le, appartenu à  l'entreprise publique Métanof, avant qu'elle ne soit cédée, dans le strict respect des procédures de privatisation, à  des investisseurs privés. Les juges avaient en conséquence ordonné l'arrêt immédiat et sans condition du mouvement de grève et la réouverture de l'usine. Force devant revenir à  la loi, l'usine devait en conséquence redémarrer et il était prévu que le complexe reprenne son activité, le 16 octobre 2011 en présence des forces de l'ordre devant veiller à  la bonne exécution des décisions de Justice et, bien évidemment, à  la sécurité des employés ayant décidé de reprendre le travail. Malheureusement, cela ne s'est pas déroulé tel que prévu par la loi et le conflit, que l'on croyait définitivement tranché par les tribunaux, n'a fait que s'exacerber pour tourner, ces derniers jours, à  l'extrême violence de certains grévistes armés de couteaux et barres de fer, dont ont été victimes aussi bien les propriétaires de l'usine que les travailleurs qui souhaitaient rejoindre leur poste de travail. Interrogé le 14 mars dernier, à  l'occasion du symposium du Forum des chefs d'entreprises, qui lui avait servi de tribune pour faire publiquement part de son problème, le PDG d'Algal+, Farid Dekar, nous a affirmé ne pas comprendre les hésitations du wali de M'sila à  requérir à  la force publique pour faire respecter des décisions de justice et sévir contre les fréquents troubles à  l'ordre public, dont se rendent fréquemment coupables une poignée de délinquants recourant à  l'arme blanche, aussi bien aux abords de l'usine que dans d'autres lieux de la ville de M'sila. Grièvement blessé, un des propriétaires de l'usine, de nationalité jordanienne, et un certain nombre de cadres et employés, portent encore (photos à  l'appui) les stigmates de très violentes agressions. «L'insoutenable statu quo maintenu par les autorités chargées de faire respecter la loi, nous ont conduits par leur inertie, nous  est dangereux, car il met tout simplement des vies en danger. Nous risquons chaque jour d'être mortellement agressés, sans parler de ce fleuron de l'industrie de l'aluminium qu'était l'usine de M'sila, aujourd'hui au bord de la faillite», dit-il Fort des décisions de justice prononcées en sa faveur et des conclusions tout aussi  favorables des commissions de contrôle dépêchées (IGF et ministère de l'Industrie) sur les lieux pour s'enquérir de la bonne exécution du pacte de privatisation, le PDG d'Algal+ a décidé de saisir les plus hautes autorités du pays pour dénoncer cette situation anormale dont souffre, dans une troublante indifférence, une aussi importante unité de production, de surcroît, implantée dans une wilaya déshéritée. Il estime à  environ 12 000 tonnes le déficit de production enregistré par cette usine depuis le début du conflit, nonobstant, les parts de marchés extérieurs qu'elle a perdues. Pour compenser ce manque à  gagner il faudrait, affirme-t-il, que l'Algérie importe cette année pour, au minimum, 150 millions de dollars de profilés d'aluminium pour satisfaire les demandes en constante progression des  industries du bâtiment et de l'ameublement.


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