Algérie

Complémentarité algéro-française


Complémentarité algéro-française
«Coopérants techniques.» C'est ainsi qu'étaient désignés les cadres français détachés par leur Fonction publique pour venir travailler en Algérie au lendemain de l'indépendance. Parmi les neuf accords signés, lundi dernier à Paris, à l'issue des travaux de la 3ème session de la Comefa (Comité Mixte Algéro-Français), figure «un accord intergouvernemental, (qui) permet aux diplômés algériens d'accéder en France à des postes de travail avec également la possibilité aux cadres français de travailler en Algérie» qui présente beaucoup de similitude avec l'ancienne formule de coopération technique qui s'est poursuivie jusqu'au début des années 1970. Sauf que l'accord de lundi ajoute un volet qui n'existait pas à l'époque. Qui ne pouvait pas exister pour être plus précis, car il s'agit des «diplômés algériens» qui pourront dorénavant «accéder à des postes de travail en France». Une sorte de réciprocité qui n'en est pas vraiment une. S'il est clair que pour les «diplômés algériens» accéder à des postes de travail en France signifie plus un moyen de perfectionnement alors que pour les «cadres français» il s'agira de travailler, avec leur savoir-faire, en Algérie. Rien à voir a priori avec les «22 000 étudiants algériens accueillis chaque année en France» comme l'a précisé, dimanche dernier dans son point de presse à l'issue de sa visite en Algérie la ministre française de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem. Pour les cadres français, l'accord signé ne concerne pas la législation du travail des étrangers en Algérie puisque celle-ci existe et qu'un bon nombre d'étrangers travaillent déjà sur notre sol. On peut citer les Chinois (dans la construction depuis 2001) ainsi que les cadres étrangers exerçant dans les entreprises privées. Ce qui permet de déduire (en attendant de plus amples informations), que les cadres français, qui auront la possibilité de travailler en Algérie dans le cadre de l'accord de la Comefa, sont destinés au secteur public. Institutions et entreprises sous tutelle. Ces dernières pourront, à la faveur de cet accord, recruter des cadres français qui seraient «détachés» par leur gouvernement. Sans interruption de leurs droits sociaux. Une formule gagnant-gagnant puisque et si l'Algérie a des besoins en cadres de haut niveau pour son programme de développement, la France ouvre également une nouvelle «niche» d'emplois qui ne sera pas de trop dans sa lutte contre le chômage. Les derniers chiffres font état de 3.500.000 chômeurs en France. Et ce n'est pas la tendance à la baisse enregistrée au cours du mois de septembre dernier, même si elle est de bon augure pour la politique menée par le président français, François Hollande, qui a fait de l'emploi une condition pour sa candidature à un deuxième mandat, qui va régler durablement le problème. Et même s'il ne s'agira pas d'une «niche» de création d'emplois, à proprement parler, elle aidera à la réduction de la dépense publique qui a son importance dans la croissance économique en France. En effet et à bien observer les activités de notre gouvernement, notamment les conventions que signe notre ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels avec ses collègues de différents secteurs, il apparaît clairement que nos besoins en formateurs sont très conséquents. Et que les cadres français qui pourraient y être «injectés» seront les bienvenus. La mission en Algérie de Vallaud-Belkacem semble étroitement liée à ce dossier. Par la volonté des deux chefs d'Etat (algérien et français) l'ampleur de la coopération entre les deux pays et «sans forcer le trait, n'a jamais été meilleure» a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dimanche dernier. Ce qui laisse la porte ouverte à une montée en cadence!


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