Compétitivité : Le Maroc en tête d'un Maghreb mal classé

La compétitivité dans les cinq pays du Maghreb ne s'améliore pas, voire diminue, révèle le Rapport global sur la compétitivité 2013-2014 publié hier. Le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie reculent dans le classement. L'Algérie et la Libye progressent légèrement mais continuent de se situer en bas du tableau.L'émergence du Maghreb au niveau de la compétitivité mondiale ne sera pas pour 2013-2014. D'après le classement du Rapport global sur la compétitivité 2013-2014 établi par le Forum économique mondial à partir de l'Indice global de la compétitivité (Global Competitiveness Index ' GCI) de 148 pays, les cinq pays du Maghreb se retrouvent en bas du tableau. Pire, le Maroc et la Tunisie qui faisaient figures de leader dans la région voient les indices de leur compétitivité se dégrader.
Le Maroc (77e) perd ainsi sept places par rapport à l'an dernier où le classement portait sur 144 pays. Cette chute est imputée dans le rapport à la bureaucratie, la corruption, les difficultés d'accès au financement, la faible régulation du marché du travail et l'inadaptation entre l'éducation et le marché du travail. La Tunisie (83e), qui réintègre le classement après en avoir disparu l'an dernier du fait de la Révolution, recule de 23 places par rapport à 2011. La situation sécuritaire, politique et financière (notamment la précarité du secteur bancaire) sont les principaux facteurs expliquant la régression du classement de la Tunisie, d'après les experts du Forum de Davos. La Mauritanie (141e) recule de sept places par rapport à l'an dernier. Seuls pays maghrébins à avoir enregistré une légère progression : l'Algérie (100e) et la Libye (108e) qui gagnent respectivement dix et cinq places par rapport à l'année dernière.
Indices économiques faibles, quelques progrès sociaux
Les pays du Maghreb figurent parmi les mauvais élèves au niveau mondial en termes d'efficacité du marché du travail : Maroc (122e), Tunisie (132e), Algérie (142), Mauritanie (143e), Libye (136e) et d'innovation : Maroc (106e), Tunisie (88e), Algérie (141e), Mauritanie (133e), Libye (146e).
Malgré les difficultés politiques et économiques, la Tunisie enregistre de bons résultats en termes d'éducation (73e) et de santé (47e). Le Royaume chérifien figure en bonne place pour ses infrastructures (57e). Et l'Algérie (34e) et la Libye (16e) se classent en haut du tableau de l'indice « environnement macroéconomique ».
Dans la région MENA, le Qatar (13e) se classe 1er, alors que les Emirats arabes unis font leur entrée pour la première fois dans le Top 20 mondial en s'adjugeant le 19e rang. L'Arabie saoudite (20e) cède deux places. L'Egypte (118e) poursuit son recul et perd 11 rangs par rapport à l'année dernière. Le Bahreïn (43e) et la Jordanie (68e) font également marche arrière.