COMPETITION COURT METRAGE Ah la morale !

Les projections de courts métrages se poursuivent à la Cinémathèque d'Oran. Dimanche dernier, trois films qui concourent en compétition ont été présentés, notamment Winek ' (où es-tu ') d'Abdelaziz Al-Nujaym (Arabie Saoudite), Djinn de Yasmine Chouikh (Algérie), et Clic et déclic d'Abdelilah El-Djouhari (Maroc). Le film du Saoudien relate les aventures d'un jeune qui s'isole dans son appartement. Il reçoit un coup de fil mais il ne prend pas l'appel. Il laisse le répondeur, et la voix au bout du fil lui raconte une virée entre amis. Se rapprochant du vidéo-clip et du spot publicitaire, le court métrage décrit la situation d'isolement que vit l'homme moderne. Malgré la modernité, les moyens de communication, l'humanité souffre d'une insatisfaction inexpliquée. On change de décor avec Yasmine Chouikh qui place sa fiction à Taghit. Un notable sans enfants avait pactisé autrefois avec un djinn et a fini par trahir le pacte. Alors le djinn a décidé de prendre la première fille de la famille de cette tribu, dès la puberté. Amber est l'aînée et n'a que trois jours pour échapper au djinn qui hante son village. La jeune femme, courageuse et parfois inconsciente du danger qui la guette, fait une rencontre qui bouleversera son existence. Le bon scénario écrit par la réalisatrice n'a pas été présenté, sur le plan de l'image, à sa juste valeur. Il y avait comme une hésitation à aller au bout du propos. Abdelilah Al-Djouhari a mis en scène un homme (pieux musulman ou islamiste, on l'ignore puisque ce n'est pas expliqué) qui a besoin de photos d'identité pour un dossier de visa. Il se rend dans une grande surface et va dans un photomaton. Les photographies sont à chaque fois ratées, jusqu'au moment où il change de tenue. Le réalisateur suggérerait que la modernité n'est pas une atteinte à la religion musulmane, qu'il faudrait vivre dans son temps et dans son époque et non vivre dans le passé et dans des traditions surannées.
S. K.