«Tout le monde a des choses à cacher et c'est normal. La transparence totale, c'est le totalitarisme.» Pierre Palmade
Deux ministres allemands démissionnent parce qu'ils ont été accusés de plagiat. Un Premier ministre slovène accusé de corruption cède sa place. Un ministre britannique s'en va parce qu'il aurait utilisé les moyens de son ministère pour retaper son logement... Que d'exemples édifiants sur la magie que peut opérer la démocratie sur les institutions! Un ministre met sens dessus dessous le secteur qu'il est chargé de gérer, un haut fonctionnaire est assassiné dans son bureau par un collègue de travail... La justice passera plus tard... Le plus tard possible.
Tout le monde veut comparer l'incomparable! Eh oui, mes amis! Les pays développés sont développés et les autres, ceux du Sud sont sous-développés ou bien quand on veut être optimiste, pour se consoler, on peut dire en voie de développement. Les pays du Nord ne sont pas simplement développés parce qu'ils ont des grandes villes aux rues larges et bien tracées, une architecture harmonieuse où les lignes, les plans de masse sont bien respectés, des feux de signalisation à chaque carrefour, un réseau d'égouts très fonctionnel, un système de santé impeccable, un système d'éducation performant, des usines qui tournent et une agriculture rentable qui exporte, des instituts de recherche qui trouvent, inventent, progressent et réforment, des voies de communication bien entretenues, des trains qui arrivent à l'heure, des banques au top, une justice à toute épreuve et un civisme des citoyens en rapport avec leur capacité à se mobiliser pour défendre les acquis que des siècles de combats et de révolutions ont arraché à la monarchie ou aux dictatures des siècles obscurs. Vous avez là tout ce qui n'existe pas ou si peu dans les pays brûlés par le soleil, le colonialisme et les dictatures qui ont suivi. Pourtant, tous les pays développés ou pas ont des institutions qui leur sont communes: une armée, une police, une gendarmerie, un système parlementaire etc., etc. La seule différence réside dans l'instrument de mesure qui est irremplaçable pour la confection de plans économiques, de gestion financière ou de correctifs à amener dans la conduite des affaires: ce sont les statistiques. Dans les pays développés, l'individu est suivi du berceau jusqu'au tombeau par les statistiques: il l'est dans les naissances, les vaccinations, l'alimentation au sein ou au biberon, l'entrée à la maternelle, les allocations familiales, les cursus scolaire et universitaire, l'échec ou la réussite scolaires, les centres de formation, l'emploi, le chômage, le mariage, le divorce, l'assurance, le permis de conduire, l'accident de travail ou de circulation, le nombre d'enfants à élever, le revenu à encaisser, l'impôt à payer, les bavures médicales, la production, la productivité, l'âge de la retraite, la syndicalisation, la participation au vote, le niveau de consommation, l'assiduité devant la télé...
Et quand on n'arrive pas à cerner un facteur qui échappe aux statisticiens, on fait appel aux sondages, autre opération qui mobilise une armada d'agents sur un territoire donné...Ainsi, avec tous les documents transmis par toutes les institutions, le statisticien est à l'aise pour parfaire ses instruments et aligner des chiffres contrôlables que les hommes politiques peuvent utiliser pour illustrer leurs arguments. Mais, hélas, les statistiques manquent cruellement dans les pays du Sud, et les responsables ne font pas assez pour que se développe cet inégalable instrument de mesure des besoins et des effets de l'activité d'une population donnée. Alors, les hommes politiques peuvent jaser à leur envie, il n'y aura personne pour les contredire, surtout si ce sont eux qui contrôlent les sources d'information. «A beau mentir à qui vient de loin» dit le proverbe. Mais c'est surtout à l'amélioration du quotidien du citoyen qu'on peut mesurer la véracité d'un discours.
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Posté Le : 11/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com