Algérie

Comparaison n'est pas raison



La rentrée sociale n'est plus qu'à deux pas pour que les Algériens tentent de tourner la page d'un été douloureux. Des signes d'un retour à des activités normales sont perçus malgré les pénibles restrictions sanitaires et les malmenés des consciences dès lors que la population a toujours su braver les contraintes existentielles et vaincre les bouchages parfois effarants que leur ont imposés régulièrement les lourds intermèdes de la vie.On s'adapte, on s'accroche, on résiste et on continue à espérer, fort d'une culture d'espérance que l'on a toujours gardée et que l'on a en permanence semée. On râle bien sûr, mais il est curieux de constater que ce sont les plus nantis qui râlent le plus fort, non contents de s'être outrageusement engraissés et d'avoir en sus assuré goulûment et souvent indûment les arrières de leurs progénitures.
Il n'est certainement pas interdit de se nourrir de menues avidités pour peu qu'elles soient empreintes d'honnêteté. Elles peuvent être mises sur le compte de la faiblesse humaine. Mais rester oublieux des bienfaits communs acquis est une preuve d'inconséquence et de veulerie. On feint d'ignorer qu'hier encore le trajet en voiture entre Oran et Alger ou Sétif et Alger nécessitait neuf à dix heures de temps alors que la moitié de la durée suffit aujourd'hui à les engloutir.
Il est inutile de répertorier le reste des multiples autres acquis même si l'on a toujours tendance à les mettre sur le dos d'une rente décriée avec une certaine légèreté mais que des populations entières enterrées au fin fond des brousses africaines et sud-américaines ne cracheraient pas dessus. Comparaison sélective n'est pas raison.
Il est certain que l'on pouvait faire mieux. On étale souvent la disponibilité des richesses nationales en omettant de souligner leur virtualité en restant braqué sur les exposés des vitrines du progrès de quelques pays émancipés. On fait toujours l'impasse sur l'obligation faite de se nourrir des poubelles à de larges tranches de leurs populations.
Sans dédouaner quiconque et s'attarder sur les multiples reproches faits sur les gouvernances, il est à se rappeler qu'hier encore les Algériens rasaient les murs et l'effroi était leur nourriture quotidienne, tous convaincus que la fin de leur monde était venue.


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