Algérie

Compagnies aériennes en manque de liquidités : Air Algérie pourra-t-elle rembourser ses clients '



Les voyageurs algériens qui n'ont pu effectuer leur déplacement à l'étranger par avion sont dans l'embarras le plus total. C'est pratiquement le cas pour la majorité des passagers des autres pays, car les compagnies aériennes ne proposent plus de remboursements, mais des avoirs à leurs clients.Tour-opérateurs et agents de voyages n'hésitent pas à critiquer à leur tour une décision qui met tout simplement leur survie en jeu. Mais, c'est aussi le même argument mis en évidence par l'Association du transport aérien international (IATA). Les relations entre les compagnies aériennes et les agences de voyages sont actuellement tendues.
Pour Alexandre de Juniac, directeur général de l'IATA, c'est la crise «de la plus profonde jamais traversée par notre industrie», mettant en danger 25 millions d'emplois dans le monde si les compagnies aériennes s'effondrent. La crise que traverse le secteur est bien plus grave et plus étendue qu'après les attentats du 11 Septembre, l'épidémie de SRAS en 2002-2003 ou la crise financière mondiale de 2008.
Dans ce contexte, Air Algérie a rendu public, jeudi dernier, un communiqué à travers lequel elle rassure sa clientèle impactée par la suspension des vols. Elle a confirmé que «l'utilisation ultérieure des billets d'avion se fera sans frais dans la même classe tarifaire et sans aucun document supplémentaire». Cette mesure sera appliquée «dès la reprise des vols pour des voyages jusqu'au 31 mars 2021», précise-t-elle.
En outre, le même document indique que «le recours au remboursement est possible sous forme d'avoir (EMD/voucher émis par Air Algérie) valable pour un voyage jusqu'au 31 mars 2021 et remboursable en cas de non-utilisation après cette date». Mais confrontée à l'immobilisation au sol de ses avions et en l'absence de recettes, Air Algérie n'a pas de trésorerie suffisante pour rembourser dans l'immédiat.
De fortes pertes de revenus passagers sont attendues dans toutes les régions du monde en raison de l'effondrement de la demande de voyages aériens à cause de la crise sanitaire.
Le 22 mars, Tassili Airlines avait suspendu ses vols en raison de la pandémie de coronavirus Covid-19. Tassili Airlines a repris exceptionnellement les liaisons, hier, pour une période limitée. La compagnie aérienne a obtenu une «autorisation exceptionnelle» de la Direction de l'aviation civile et de la météorologie (DACM) du groupe pétrolier public pour effectuer 30 vols afin de transporter les travailleurs entre les aéroports du Nord et les pôles gaziers et pétroliers du Sud.
Le programme s'étale jusqu'au 24 avril. La compagnie a pris des mesures de protection des équipages, des passagers et du personnel au sol. Pour l'avion Bombardier Q200, le nombre de passagers a été limité à 10 au lieu de 32. Pour le Q400, le nombre de passagers est réduit à 20 au lieu des 74 habituellement admis à bord. Pour le Boeing 737-800, le nombre de passagers à transporter est fixé à 50 au lieu de 155. Au sol, les passagers devront observer une distanciation de trois mètres.
Concernant les remboursements, Mourad Kezzar, consultant formateur en tourisme, a déclaré à El Watan : «La meilleure décision bénéfique pour toutes les parties est d'échanger les billets en factures d'avoir. C'est-à-dire que le client, une fois la reprise des vols effectuée, utilisera l'argent du billet pour acheter un autre billet chez le même agent, que ce soit auprès des agences d'Air Algérie ou une agence de voyages (ATV).
Le client ne perd pas ses droits en totalité». Il précise, en outre, «qu'aucune agence ne peut rembourser tous les clients de la omra, de la Tunisie et de la Turquie, qui ont prévu des séjours pendant les vacances de printemps, y compris la billetterie. Air Algérie, déjà malmenée par l'arrêt des activités, est lourdement pénalisée. Même les pays ayant une réglementation exigeante relative au remboursement des vols secs (billet d'avion vendu seul, sans aucune autre prestation) viennent de surseoir à ces textes inadaptés au cas actuel». Pour lui, des agences de tourisme sont sinistrées.
Le secteur du tourisme est le plus touché par le coronavirus car les déplacements et les activités liées aux voyages sont à l'arrêt entraînant la fermeture des agences. Notre interlocuteur va plus loin dans son analyse en affirmant que la pandémie de coronavirus «est une opportunité pour mettre de l'ordre dans le secteur des agences de voyages et de tourisme, qui sont nombreuses mais ne sont pas toutes professionnelles.
La question de la garantie de protection financière du consommateur se pose encore. Il faut aussi profiter de cette crise et penser à la garantie que doivent présenter les compagnies aériennes aux Etats pour la protection des intérêts des voyageurs suite aux faillites. Et si une compagnie dépose le bilan d'ici mai ou juin ' Quel sort pour sa clientèle algérienne '» La question est pour l'heure sans réponse.




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