Communiquer rend plus fort

En communiquant sur le déplacement du Président en France pour des soins, la Présidence a neutralisé, de façon préventive, toutes les polémiques qui se font jour sur la maladie du Président et sur d'éventuelles cachotteries qu'on ferait, en haut lieu, sur le sujet.Voilà un bel exemple de modèle de communication qui devrait devenir la norme et pour cause. La rumeur et ses répercussions, en l'occurrence toutes les autres spéculations qui s'en suivent et qui s'érigent en vérités à défaut d'être démenties, sont un poison pour la vie politique et des institutions, qui empêchent l'installation de la sérénité nécessaire à la conduite des affaires publiques. La rumeur a toujours permis à ses propagateurs d'acquérir une grande emprise sur l'opinion publique en orientant celle-ci vers des perceptions qui créent la discorde et la suspicion. Face à elles, le silence fonctionne comme un aveu de culpabilité de la part de ceux qui sont censés communiquer en toute transparence sur des faits à propos desquels leur responsabilité est soutenue par leurs détracteurs. Se taire, c'est avouer, réagir, c'est donner un grand impact aux attaques. Dilemme. Mais, alors, que faire ' Communiquer pour des institutions, c'est installer structurellement les conditions de la lisibilité qui permet aux journalistes de traduire cette lisibilité au grand public. Dans la continuité, cette tradition de communication transparente qui rend accessibles toutes les informations des institutions, rend inopérantes les tentatives de propagation de la rumeur, et d'un effet très faible les manipulations et autres man?uvres de déstabilisation des institutions. En l'absence d'une tradition de communication, la «vérité» appartient aux manipulateurs et aux commères, et tout acteur du système qui sait tisser des récits vraisemblables érige sa mythologie en vérité indiscutable.