Un journaliste reste un citoyen justiciable même dans l'exercice de ses fonctions. De son côté, la justice est faite pour appliquer la loi et protéger le citoyen, le journaliste y compris. Pourtant, ce qui vient de se passer au tribunal d'Annaba nous laisse perplexe. Notre journaliste, Fatima-Zohra Amara, vient d'écoper de deux mois de prison ferme, de 20 000 DA d'amende et 100 000 DA de dédommagement au profit de l'ex-directeur de l'hôpital Errazi accusé, lui, de harcèlement sexuel par une dame employée de cet établissement. Que reproche-t-on à notre journaliste '
Elle est condamnée à la prison ferme pour avoir rapporté dans les colonnes d'Akher Saa les minutes du procès du directeur de l'hôpital en question. Un procès durant lequel la justice a reconnu les accusations contre ce directeur et une condamnation en première instance avait été prononcée au nom du peuple algérien contre ce responsable.
Le hic dans cette histoire, c'est que le premier magistrat du pays, le président de la République, avait aboli les peines d'emprisonnement pour délits de presse lorsque l'article incriminé ne porte pas atteinte à la sécurité de l'Etat ou à la personne du président de la République.
Un texte qui est venu soulager la corporation journalistique habituée par le passé à des
verdicts réservés aux criminels et la condamnant à de l'emprisonnement ferme.
Nous osons espérer que cette sentence ne serait que la résultante d'une simple anomalie. Nous demandons, enfin, que notre journaliste soit rétablie dans ses droits par la justice et que la volonté d'apaisement entre les pouvoirs publics et les médias proclamée par le président de la République ne reste pas lettre morte.
Nous ne quémandons rien de spécifique. Nous nous attachons simplement aux lois du pays et souhaitons que les magistrats soient les premiers à se soucier du respect de la loi du pays.
Le directeur de publication 'Akher Saa"
Saïd Belhadjoudja
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Posté Le : 27/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nationale
Source : www.liberte-algerie.com