Algérie

Communication politique


Communication politique
De la corruptionQuelques faits récents... s'étant déroulés à l'étranger :-France2 dont personne ne nie l'appartenance à l'Etat français dénonce (images et paroles à l'appui), dans un de ses reportages, une consule française honoraire, commerçante dans la station balnéaire turque de Bodrum (point de départ de milliers de migrants vers les îles grecques)... qui vend des produits nécessaires (canots pneumatiques, gilets de sauvetage...) aux «harragas». Le ministère des Ae n'a pas tardé à réagir et l'a suspendue de ses fonctions puis obligée à présenter sa démission (Les consuls honoraires, qui accomplissent en principe leur mission bénévolement, sont des fonctionnaires au statut particulier. Ils peuvent exercer une activité professionnelle rémunérée en parallèle. Leur rôle principal est de maintenir un contact étroit avec leurs compatriotes dans le pays où ils se trouvent)... et les reporters de la télévision publique n'ont pas été inquiétés. Au contraire !-Le chef de l'Etat égyptien Abdel Fatah Sissi met fin aux fonctions du gouvernement. Tout le gouvernement. Certes, officiellement, il aurait été assez mécontent de ses performances, mais, en fait, un des ministres, celui de l'Agriculture (et son chef de cabinet) venait d'être «rattrapé» par une retentissante affaire de corruption. Il avait demandé et reçu des pots-de-vin de la part d'un homme d'affaires pour «légaliser» l'acquisition de terrains appartenant à l'Etat. Le ministre a même été arrêté juste après la démission. On dira ce qu'on voudra de Sissi, mais ce sont là des décisions qui valaient leur pesant d'or dans la conquête d'une opinion publique pas toute acquise politiquement.-Autre exemple récent : le président du Guatemala, un général à la retraite, se voit obligé par des manifestations populaires monstres, à la veille d'élections générales, de démissionner... pour cause de corruption avérée... et un mandat d'arrêt a même été lancé contre lui.On dira ce qu'on voudra, mais ce sont là des démarches qui sont à inscrire dans (et pour) l'émergence d'une (nouvelle) stratégie de communication politique active et positive parce que «tranquille» et, surtout, efficace grâce aux décisions rapides et claires prises.POSITIVE ET EFFICACE, POURQUOI '- D'abord, parce que les trois sont directement liées au phénomène de la corruption... une maladie que tous les citoyens lambda du monde dénoncent comme le mal du siècle et n'acceptent plus. Chaque citoyen rêve de voir les grands corrompus et les grands corrupteurs «pendus haut et court jusqu'à ce que mort s'ensuive» (ne vous inquiétez pas, c'est une simple manière d'écrire)...-Ensuite, parce que la réaction des décideurs conscients a été immédiate, ne laissant ni à la presse ni aux opposants la latitude et le temps d'analyser et de «conjecturer ».- Elle a conforté, aussi, l'idée que la liberté de la presse n'est pas un vain mot... Acceptée par les gouvernants - parfois contre leur gré- comme un «mal» (') nécessaire, elle est, à l'arrivée, un grand bien social. Un contre-pouvoir réel... à partir du moment où on laisse le journaliste exercer librement son métier tout en mettant à sa disposition, rapidement, des informations exactes, avec des noms et des faits précis.- Enfin, il y a l'apparition, sur la scène de la décision politique, des opinions publiques qui n'hésitent plus à se manifester concrètement et pacifiquement, à travers les mouvements de masse, larges ou restreints, d'indignation, d'interpellation ou de contestation, pour imposer aux gouvernants qui leur apparaissent véreux (le mal absolu en ces temps de difficultés économiques et de chômage) des changements d'attitude... allant jusqu'au départ du pouvoir... quand ce n'est pas une mise à mort (exemples de l'Irak, de la Libye), l'exil (exemple de la Tunisie), la prison (exemples de l'Egypte... et du Guatemala... et on a même eu un exemple en Israël avec un président harceleur, obligé de démissionner et condamné).Des exemples à méditer. Des gouvernances à revoir. Ici plus qu'ailleurs, la grande corruption s'étant banalisée, institutionnalisée presque, et plus grave encore, en raison de l'impunité patente et l'inefficacité de la justice, elle s'est élargie, par un phénomène implacable de métastase. Il y a pire : «Le grand malheur de l'Algérie, c'est la corruption. Il n'y a pas que la corruption financière, il y a aussi la corruption morale. Certains intellectuels sont corrompus. Et, je crois que c'est cette corruption qui atteint la famille qui s'est répandue partout», disait Said Mekbel... déjà en 1993 lors d'un entretien. Moins d'une année après, il était assassiné. Par qui ' Par les terroristes islamistes. A mon sens, oui. Par la mafia politico-fiancière qu'il dénonçait ' Qui sait !DE LA PHOTOGRAPHIEOn croyait la photographie classique (de presse) morte sous les coups de la déferlante numérique. Elle est revenue brutalement à la Une de la presse écrite et sur les écrans de la télévision tout récemment avec le corps sans vie d'un enfant, Aylan Kurdi, 3 ans, échoué sur une plage près la station balnéaire de Borum. Le visage en partie enfoncé dans le sable et que la mer vient lécher sont explicites. L'enfant d'une famille de «migrants». Une photo qui a bouleversé le monde entier et qui a «obligé» l'Occident, entre autres, en tout cas ses peuples et pays les plus «civilisés», malgré leurs problèmes économiques et politiques, à revoir leurs attitudes face à ce phénomène de migration massive de populations fuyant les guerres et les dictatures du Sud. La misère est dépassée faisant place à la peur. Mais aussi l'inquiétude a fait place à la miséricorde. Pas pour longtemps, mais tout de même.Ce qui est intéressant, c'est que la misère, état pas toujours partagé par tous, mise en scène, ne remue pas trop les c?urs et encore moins les portefeuilles. Elle n'est pas contagieuse et il suffit d'une mobilisation militaro-sécuritaire (en mer et aux frontières) pour la stopper ou la réguler. Des milliers de «migrants» sont morts en Méditerrannée et cela n'a pas trop secoué les esprits, et aucune photo-choc, reprise mondialement, n'a été publiée.La peur, si ! Comme si elle était contagieuse. Surtout celle née des guerres, des conflits armés ou non, même limités, et des catastrophes (exemples de la photo de Hocine Zaourar avec sa «Madone de Bentalha» en 1997, du cliché d'Omayra, la petite Colombienne prisonnière de la boue après une éruption volcanique en 1985, celle de la petite fille vietnamienne fuyant, nue, le napalm américain sur une route de Trang Bang en 1972, celle d'un enfant juif, craintif, les bras en l'air, en 1943, dans le ghetto de Varsovie, tout dernièrement les images de cadres d'Air France molestés par des syndicalistes... et, chez nous, le cliché d'un homme abattu froidement par un soldat français devant sa tente après les manifestations de 45...).Tout est donc fait pour la (la migration née de la peur) stopper, en allant jusqu'à l'accueillir, certainement pour se déculpabilser, au mieux pour l'étouffer, au pire afin de conjurer on ne sait quel mauvais sort.Ce qui est intéressant, c'est l'utilisation (politique) de la photographie dans l'information quotidienne des masses.Dans les pays développés, la cause est entendue et nul ne peut y déroger : la photo de presse sert (et a servi) à transcrire avec rapidité et vérité une réalité parfois bien crue (au service du sensationnel, du scandaleux, entre autres, ce qui a obligé à promulguer des lois restrictives protégeant la vie privée), devenant ainsi une arme souvent «fatale», parfois mythifiante (lorsqu'elle est «retouchée»).Chez nous, on se limite encore, malgré quelques exploits, à la photo classique, ordinaire, simplement informative, presque officielle, et rares sont les ?uvres sortant de l'ordinaire. Pour ce qui concerne la photographie politique, on se contente des portraits habituels, inchangeables (à l'image du portrait du président et des ministres) depuis plus de 15 ans. Parfois, sinon souvent, la simple photo d'identité suffit : c'est ce que l'on faisait déjà dans les années 70... Signe permanent du temps qui passe : il est strictement interdit de photographier la plupart des bâtiments officiels. Comme si Google Map n'existait pas. Dernier signe : la seule photographie du général de corps d'armée (désormais à la retraite), Mediene dit Toufik, date, il me semble, des années 80. Il était jeune. Il était beau gosse... Mais, nul ne sait, aujourd'hui, au niveau du grand public (je ne parle pas de ceux qui ont joué avec lui au football et qui ne nous ont jamais décrit son style de jeu, ses feintes et son souffle) et de la presse, comment il est fait. Tout un mythe (mystificateur) s'est donc, peu à peu, construit autour d'un portrait (exact mais qui est très ancien) qui n'existe pas. Il n'est pas le seul.La réalité gouverne les autres. Le virtuel nous dirige.DU DISCOURSC'est vrai, mis à part quelques cas devenus célèbres (De Gaulle, Obama, Boumediène, Bouteflika aussi en son temps...), peu d'hommes politiques exerçant le pouvoir ou voulant l'avoir savent parler en public... tout particulièrement lorsqu'ils sont sous les feux de la rampe. C'est pour cela que beaucoup d'entre-eux se font «coacher» ou, alors, apprennent, dans des établissements spécialisés, à «bien se tenir en public», tout particulièrement en dehors des cérémonies officielles échappant en grande partie au protocole habituel qui a ses règles et ses surveillants.A l'étranger, tout dernièrement, on a eu l'exemple de Nadine Morano, une connasse (au sens bedos-ien du terme) franco-républicaine qui, lors d'une émission de télévision, a fait du racisme sans le savoir (il est vrai qu'avant elle, on a eu beaucoup de couacs : Sarkozy... qui semble avoir toujours une dent contre l'Algérie et surtout contre les Algériens comme s'ils lui avaient piqué, un jour, je ne sais quoi, Hortefeux, le nostalgique honteux, Menard... l'ancien pied-noir qui a raté ses «amours» avec les Arabes, Zemmour, le juif berbère qui cherche à faire oublier ses origines...). Chez nous, dans une première étape, politique et/ou politicienne, on a eu, entre autres, parmi les plus récents, Saïdani, Ammi Amar (Ghoul), Louisa Hanoune... Dans une seconde étape, celle de la (re) distribution du pouvoir, avec la mise à l'écart (ou le «départ à la retraite») du chef des «Services», on a eu Benhadid, un général à la retraite qui n'est pas allé par quatre chemins pour dire ce qu'il pensait de certaines personnalités au pouvoir ou proches de celui-ci. Et, depuis peu, on assiste au démarrage d'une troisième étape, animée par les nouvelles «puissances» économiques, industrielles, commerciales et financières du pays, ce nouveau pouvoir composé d'hommes d'affaires et/ou d'affairistes (qui a déjà conquis les travées importantes des Assemblées «élues»), avec un duel verbal et public entre Bouchareb et Rebrab... et Haddad au milieu. Les mots et les accusations sont dures, assez crues, inhabituelles. Ça s'accélère, les enfants ! Au milieu de ce combat, nos politiciens traditionnels sont totalement dépassés par la nouvelle réalité et plus personne ne les écoute. Pour le petit peuple, ce sont presque des extra-terrestres, Madani Mezrag y compris, dont ne parlent que les papiers décatis des années 90. Le drame, c'est qu'il n' y a plus aucun arbitre crédible. Ni parmi les «experts», compromis et/ou perdus dans leurs analyses trop engagées (avec parfois des «fils à la patte») ou trop déconnectées, trop militantes ou trop académiques (Au secours, Temmar revient !). Ni parmi les chercheurs universitaires, encore si peu considérés. Ni dans la presse qui pour la plupart de ses titres a, actuellement, avec le départ de Fawzi, avec l'arrivée d'un ministre qui, lui aussi, «s'y connaît» et avec une contraction notable du marché publicitaire et des ventes, bien des problèmes de gestion à résoudre. Ni chez nos «intellectuels» qui n'existent pas encore en tant que groupe homogène, créatif et bien visible... Exceptés ceux se trouvant à l'étranger, en France tout particulièrement. Misère !


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