Même s'ils n'ont pas été invités à prendre part à la réunion programmée, hier,
à Oran entre le ministre de la
Communication et les éditeurs, les journalistes ont pu
prendre part au débat et exposer au premier responsable du secteur de la
communication toutes leurs préoccupations. Cette réunion, très appréhendée, s'est
finalement bien déroulée et a donné l'occasion aux journalistes de s'exprimer
sur leurs conditions de travail et aux éditeurs d'écouter leurs employés sans
tabou. Ce secteur, qui souffre actuellement de désorganisation et d'anarchie à
tous les niveaux, avec, évidemment, une responsabilité partagée sur sa
situation actuelle, essaye de s'ouvrir à la communication pour rétablir le lien
entre ses différents acteurs. La visite du ministre, hier, à Oran s'est voulue
donc un message dans ce sens adressé à toute la corporation. Entre ce que veut
faire le ministère du secteur et ce qu'attendent les journalistes des réformes
prévues, la vision n'est pas encore claire. Du côté du ministère, l'ambition
est grande de remettre ce secteur sur pied, mais du côté des journalistes, le
scepticisme a aussi son ampleur pour la simple raison que la corporation ne
veut plus de promesses non tenues et ne croit plus à des textes de loi qui sont
promulgués pour rester lettre morte. Sur ces questions, entre le ministre et
les journalistes, les points ont été mis sur les «I» en attendant la
concrétisation des engagements du ministère. Ne peut pas créer un journal qui
veut. Un éditeur doit être un journaliste professionnel ayant à son actif dix
ans d'expérience dans le domaine. L'agrément sera retiré à tout organe de
presse qui n'a pas son règlement intérieur accompagné d'une convention
collective. Le statut du journaliste sera enrichi et adapté à la situation
actuelle du journaliste. La formation et la mise à niveau du journaliste sera assurée par le ministère. Il est question aussi de
création d'une autorité de régulation qui veillera au respect des lois
régissant le secteur, de délivrer la carte de presse avec des critères bien
définis. Des mesures qui ont été annoncées par M. Nacer
Mehal. Pour le ministre, il est temps «de mettre fin
au trabendisme qui existe dans la profession et
mettre en place un maximum de garanties pour l'exercice de la profession. Nous
avons renforcé les garanties autour de la liberté d'expression et aussi pour
protéger le citoyen». En cas de diffamation, a affirmé le ministre devant
l'assistance, «le journaliste est protégé et la responsabilité de l'éditeur est
maintenue». Sur l'ouverture de l'audiovisuel au privé, la question n'est pas
encore tranchée. Le ministre a souligné que «le débat est en cours. Il n'est
pas clos. Nous voulons un consensus solide qui peut aboutir à un projet de loi».
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Posté Le : 13/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com