La rencontre, hier, au siège de la wilaya de Constantine entre le
ministre de la
Communication, M. Nacer Mehal, les éditeurs et les journalistes de la région Est, n'a
pas été tellement différente, en matière d'informations nouvelles, de celle
organisée la veille à Oran, avec les mêmes professions; du fait que les
problèmes, les préoccupations et les questions soulevées ainsi que les réponses
données par le membre du gouvernement sont pratiquement les mêmes.
Annonçant d'entrée l'objet de la rencontre qui est celui d'engager un
dialogue ouvert avec les différents partenaires du secteur pour élaborer la loi
organique sur l'information qui est en préparation au niveau de son département
ministériel avant d'être soumise au gouvernement et à l'organe législatif, M. Mehal a déclaré «Je suis à la recherche d'un consensus
solide pour faire avec vous un contrat de confiance». Le ministre a cependant
fait un constat négatif de la situation qui prévaut dans le secteur de
l'information et de la communication, en estimant que celle-ci est caractérisée
aujourd'hui par une certaine anarchie. Elle se trouve aussi au centre de toutes
les luttes politiques, a-t-il ajouté. Reconnaissant que les journalistes
souffrent beaucoup et ont énormément de problèmes, il a estimé que ceux-ci ont
besoin de la protection de la loi. Beaucoup de journaux ne cessent de parler
des droits de l'homme ailleurs et en Algérie, mais ces droits sont souvent
bafoués à l'intérieur de leur propre établissement !», a fait remarquer le
ministre de la
Communication. Toutefois, il a rétorqué que la responsabilité
de la situation actuelle incombe aussi bien aux journalistes qu'aux pouvoirs
publics. Il ira même jusqu'à dire «Nous-mêmes, au gouvernement, nous avons
besoin d'améliorer notre communication institutionnelle». Il a dénoncé encore
ce qu'il appelle «les trabendistes de l'information» ainsi que «l'omerta», le
silence, des journalistes qui n'osent pas dénoncer la condition qui leur est
faite par certains patrons de presse. Il a évoqué la question de la
dépénalisation du délit de presse en disant aux journalistes «qu'il ne faut pas
prendre cela comme une voie ouverte à la diffamation. Il faut éviter de porter
atteinte à la dignité des gens et arrêter toutes les dérives et tous les maux
qui rongent la profession. Le journaliste doit être libre d'accomplir sa
mission dans le respect de l'éthique et je serai prêt à le défendre de toutes
mes forces !», a assuré M. Mehal.
Enfin, dans le cadre de l'amélioration de la situation des professionnels
de la presse, le ministre de la Communication a annoncé la création d'une
commission sur les droits sociaux des journalistes et l'élaboration d'une
nouvelle grille des salaires pour garantir un minimum de dignité à ces derniers.
En ouvrant les débats, le membre du gouvernement a eu à répondre à une
multitude de questions relevant des préoccupations des journalistes et des
difficultés rencontrées par les éditeurs. Ainsi, la formation et la mise à
niveau des journalistes a occupé une bonne partie du
débat et, à ce sujet, le ministre a annoncé que son département vient de lancer
un «grand plan de formation» et va demander aux journaux leurs besoins en la
matière. Cette formation se fera à la charge de l‘Etat et au sein de l'école
supérieure de journalisme. Il a signalé également que l'université algérienne
pense créer une école supérieure de journalisme. Ensuite, la durée de la carte
de presse a été parmi les questions récurrentes soulevées par les journalistes.
Mais il n'y a pas eu de consensus à ce sujet. En ce qui concerne la publicité, M.
Mehal a annoncé qu'il y a une nouvelle loi qui va
intervenir pour instaurer des régles transparentes et
justes. Il a signalé que des lois sur la publicité et le sondage sont en préparation
et seront finalisées au courant de cet été, que celle de l'installation d'une
autorité de régulation, d'un office de justification de la diffusion (OJD) sont
actuellement à l'état de projet, et il terminera par dire qu'une réflexion est
engagée pour organiser des états généraux de l'information. «Mais cette
question n'est encore qu'au stade de projet», a tenu à préciser le ministre.
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Posté Le : 14/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com