Algérie

Communication et statistiques agricoles : le maillon faible du système de régulation Economie : les autres articles



Communication et statistiques agricoles : le maillon faible du système de régulation                                    Economie : les autres articles
Un atelier d'appui technique au partenariat stratégique 2011-2014 entre le ministère de l'Agriculture et la Banque mondiale a eu lieu la semaine dernière à Alger avec la participation des experts et cadres des deux institutions.
Entre autres dossiers remis sur la table des discussions à cette occasion, les statistiques, la communication et l'information agricoles. Bien que d'autres sujets relatifs à la politique de renouveau rural et agricole ou le développement des pôles agro-alimentaires ont été évoqués lors de cette rencontre. L'importance que revêt la question des statistiques agricoles réside principalement dans le rôle qu'elles jouent en tant que matrice de base du secteur, que ce soit pour définir les contours de toute politique agricole future ou pour l'évaluation des performances des programmes mis en place antérieurement. Pour ne pas aller loin dans le temps, il suffit de rappeler le flou qui plane sur le secteur en l'absence de statistiques fiables, ce qui met les acteurs des différentes filières agricoles dans une interminable expectative avec toutes les interrogations qui en découlent.
En effet, sans un système statistique efficient qui requiert la cohérence entre les données émanant des différents services, ce sont les programmes de développement mis en 'uvre qui risquent de passer à côté des objectifs qui leur sont assignés. Pour preuve, les perturbations que traverse la filière des produits maraîchers dans la conjoncture actuelle ne peuvent être dissociées de l'enjeu des statistiques agricoles. Sinon, pourquoi les pouvoirs publics en charge du secteur agricole n'ont pas pu anticiper dans leurs prévisions la situation de quasi rupture des stocks en pomme de terre qui perdure depuis le mois de février '
L'année dernière, aucune instance n'a prévenu de la hausse spectaculaire des importations massives de céréales (le blé en particulier) ayant atteint les 70 millions de quintaux dont les raisons demeurent ignorées jusqu'à présent. En examinant de près les relations entre les différents compartiments du circuit, de la production jusqu'à la distribution, l'on se rend compte de l'ampleur du déficit en matière de communication et des statistiques. Pour mieux illustrer ce constat, il y a lieu de rappeler qu'en janvier dernier, le ministère de l'Agriculture avait rendu publics des bilans détaillés sur la situation des différentes filières agricoles et tous les objectifs atteints dans le cadre de la politique des contrats de performance.
Les résultats positifs qui en ressortent pour la quasi-totalité des filières ne tarderont pas à être démentis par la difficile conjoncture entamée en février avec la flambée des prix et pénuries des produits frais, comme la pomme de terre. Des experts et autres spécialistes des questions agricoles et alimentaires n'ont pas cessé d'attirer l'attention sur la nécessité d'asseoir des mécanismes modernes pour la collecte et l'analyse des statistiques et l'information agricoles. Mais, malgré les enjeux que renferme ce créneau, les statistiques agricoles demeurent peu développées en Algérie à tel point que l'administration du secteur se contente toujours de l'information communiquée par les directions régionales et autres instances locales pour établir l'état des lieux du secteur.
Concernant le contenu du projet de coopération entre le ministère de l'Agriculture et du développement rural et la Banque mondiale, il s'agit de «rassembler et de coordonner toutes les informations au niveau national et développer et mettre en place un système d'harmonisation, d'intégration et de diffusion des données statistiques agricoles de bonne qualité, rapidement et facilement accessibles, afin de fournir une aide à la décision et à la formulation de politiques de développement basées sur des données fiables, complètes et à jour», est-il mentionné au chapitre des objectifs assignés à cette initiative.
Pour sa concrétisation, le projet passera par «l'élaboration d'une stratégie de développement de la statistique agricole et le renforcement des capacités des services statistiques du secteur, notamment dans la conduite d'enquête et dans l'analyse stratégique des données». Il est question également de «mettre en place le système CountrySTAT avec l'assistance de la FAO». Tenant compte de sa consistance, le projet n'est pas moins important, il faut seulement le mener jusqu'à son terme et dans les délais.


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