Algérie

Communication éclair et assombrissement des âmes



La rapidité de la circulation de l'information, induite par les technologies modernes n'offre pas seulement la satisfaction d'apprendre en temps réel le rythme de la rotation du monde. Sa vitesse formidable donne l'impression aujourd'hui de ne décaper que les malheurs d'une humanité en crise profonde pour contraindre au gavage des nouvelles dramatiques survenues aux quatre coins du monde. Elle plaque une désespérance chez les vivants par les mauvaises nouvelles qu'elle étale pour que la tristesse devienne permanente.Les comptes rendus du mal planétaire l'emportent sur ceux du bien jusqu'à infliger une désolation générale. La lassitude ne permet plus d'énumérer les morts.
Cinq braquages de banques en une seule journée au Liban, seize écoliers tués dans un accident en Afrique du Sud, 500 enfants engloutis par les inondations au Pakistan, 145 décès causés par un déluge au Niger, 14 morts dans l'effondrement d'un immeuble en Jordanie, 7 morts dans un glissement de terrain en Indonésie, et ce n'est là qu'une indication très sommaire des drames survenus en ces quarante huit heures.
En Algérie, toutes les routes se sont donné le mot pour assombrir l'existence de dizaines de familles tous les jours pour se joindre à une pénible atmosphère mondiale qui torture les esprits et les âmes et pour presque prouver que l'espèce humaine se déploie dans ce qui s'apparente maintenant à un asile de mal-pensants.
Est-ce qu'un voile était mis hier avant l'estocade des désastres livrés aujourd'hui par la communication moderne ' Probable ! La probabilité, cependant, ne peut éclairer sur la déchéance terrienne actuelle. Même le Kirghizstan et le Tadjikistan dont on a jamais entendu parler, ni su où ils se trouvaient font surgir une guerre pour être de la partie eux aussi. Quant aux tueries et aux assassinats en Palestine tous les jours, ils ne sont plus perçus par une large partie de faux malvoyants que comme des campagnes de dératisation.
On se demande alors de quoi vont causer dans quelques heures les chefs d'Etat et de gouvernement dans l'Assemblée générale de l'ONU et par quel bout voudront-ils tenir le monde.


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