Le fossé entre les déclarations officielles, triomphalistes, et les conditions de vie réelles de la population ne cesse de se creuser. Cela deviendra bientôt un abîme. La réalité des faits ne fait que contredire les bilans totalement décalés qui sont brandis par les autorités centrales. Le citoyen vivant en zone rurale est aujourd’hui dans l’incapacité d’acheter un sachet de lait, de retirer un peu d’argent au bureau de poste, et de pouvoir couvrir ses besoins en eau même en période d’hiver. Le slogan maintes fois réitéré au sujet de «l’eau disponible H24 » est régulièrement contrebalancé par des coupures intempestives, récurrentes, et totalement inexplicables trois ans après la mise en service du barrage de Taksebt dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Des chutes d’eau, qui devraient être synonymes d’abondance, faisant éloigner le spectre de la sécheresse, provoquent l’effet inverse : les robinets sont mis à sec, pour un ou plusieurs jours. La raison invoquée ' Pannes électriques causées par les intempéries. 175 millions de m3 d’eau emmagasinée au barrage peuvent donc n’être d’aucun secours pour les foyers lorsque des installations électriques se trouvent dans un état de vulnérabilité permanente. Les citernes, à usage domestique, se vendent toujours bien, et les chefs de famille sont amenés à supporter cette dépense inattendue, lorsque l’on sait qu’il se retrouve complètement démuni devant un bidon d’huile de table coûtant 750 dinars. Encore faut-il pouvoir les retirer au bureau de poste.
La recherche de liquidités dans les agences postales est une entreprise qui peut prendre plusieurs jours, et des heures d’attente en raison de l’effet entonnoir au niveau des chefs-lieux de daïras. Dans les villages, les bureaux de poste sont fermés ou servent à travers des fenêtres barreaudées quelques menus services sans lien avec l’argent. Ainsi en ont décidé les gangs du hold-up, certes, mais il n’y a aucune place pour des déclarations telles que : «Des bureaux de poste près de chez vous». Tout ce dont le villageois dispose «près de chez soi», ce sont des fosses septiques.
Ses eaux usées restent près de sa maison. Il n’y a pas de réseau d’assainissement et il est inutile d’en réclamer le raccordement. Les APC crient sur tous les toits qu’elles n’ont pas les moyens d’assainir les «villages trop dispersés». Sans eau, sans assainissement, sans argent, sans dispensaire, il est difficile de trouver d’autres services à supprimer dans les zones rurales.
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Posté Le : 27/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djaffar Tamani
Source : www.elwatan.com